Bon vous l'avez compris nous avons un peu de mal à trouver nos marques après la grande croisière hauturière et les Antilles !

Cette année nous avions projeté un retour le long des côtes portugaises mais nous n'irons probablement pas jusque là-bas cet été car nous laisserons le bateau à Ibiza à notre fille au tout début du mois d'août pour un aller-retour vers la famille.

Alors ?




Nous décidons de bouger un peu et d'aller voir en face la côte espagnole qui va du Cabo de la Nao au Puerto de Mazarron en passant par le Cap Palos et Carthagène.

Vendredi 19 et samedi 20 juillet 2013

Une remontée de Formentera vers Sant Antoni pour un avitaillement puis un mouillage très joli derrière le Freu de Conejera juste après la Punta del Embarcador...la crique est remplie de méduses, les petites roses translucides qui se rencontrent très fréquemment aux Baléares.

Si on ne peut même plus nager tranquille autant naviguer et aller voir ce qui pourrait nous être offert en face !

Nous admirons quand même un très beau coucher de soleil sur les îles Bledas !

Le soir depuis notre cokpit : les Iles Bledas
couchant sur Bledas

Dimanche 21 et lundi 22 juillet

Départ à 13h45 pour une traversée vers Alicante ou plus bas...cela dépendra du vent !

Nous entamons une navigation à la voile dans un courant de NE plutôt faible qui nous pousse quand même à 4 nœuds. Nous ne sommes pas du tout pressés, cela nous va bien.

En début de nuit le vent tombe et une houle de 0,5 à 1 mètre nous fait rouler...tiens ! Cela nous rappelle des souvenirs !

Arrivés tôt le lundi matin en face du port d'Alicante nous décidons de continuer notre route vers le sud et d'aller visiter la Mar Menor. C'est une mer intérieure, une grande lagune triangulaire qui s'étend sur 11 miles du Nord au Sud juste au nord du Cabo de Palos.

On y accède par un chenal qui s'ouvre dans son tiers nord et qui est traversé par un pont tournant.

Nous empruntons le chenal bien balisé mais l'environnement n'est pas très engageant, c'est sale et infesté de méduses magnifiques, que nous ne connaissons pas, des blanches de la taille d'un ballon de foot. Elles sont un peu trop grosses et trop nombreuses pour nous : demi-tour !

Nous visons alors le mouillage de l'Isla Grosa, qui semble protégé de la houle d'Est, toujours présente. Malheureusement des bouées y ont été installées tout le tour, très loin du bord, exposées à la houle !

Il y a vraiment de quoi débattre avec les écolos sur la protection de l'environnement ! Souvent les décisions prises n'ont aucun sens ! Ou bien si : toucher les subventions !

En Espagne, la préservation de la posidonie est une « cause nationale ». C'est une algue commune qui abonde. Partout où des bouées d'amarrage sur corps-morts (souvent payantes) ont été installées pour éviter que les ancres n'arrachent ces herbes précieuses, le ragage de la chaîne autour du bloc de béton sur le sol a créé un magnifique rond de sable sur lequel aucune espèce végétale sous-marine ne peut pousser. Le soi-disant dispositif protecteur est purement et simplement destructeur !

La posidonie n'est qu'un tout petit exemple on pourrait malheureusement les multiplier à l'envi !

A ce propos, nous avons lu un très bon roman en langue anglaise. Cela se passe en Inde « au pays des marées ». C'est intelligent et sensible écrit dans une langue anglaise classique que nous pouvons aborder sans trop de difficultés. Le titre The Hungry Tide et c'est écrit par Amitav GHOSH. Nous vous le conseillons.

Du coup nous poussons jusqu'à Carthagène, port que nous connaissons pour y avoir fait escale en octobre 2010 ! Serions-nous partis pour un pèlerinage ? Nous admirons à nouveau ce magnifique abri naturel. Les romains ne s'y étaient pas trompés qui s'étaient installés là en créant une belle ville portuaire. L'accueil est excellent, la piscine bienfaitrice et les tarifs tout à fait acceptables compte tenu de la qualité des services (29 euros) surtout si on les compare à ceux des ports catalans (au moins 60 euros) ou des Baléares (autour de 90 euros).

Pour les navigateurs en partance vers Gibraltar c'est un port qui propose lave-linge et sèche linge. Bon à savoir.

Nous y passons une excellente nuit.

Du mardi 23 au vendredi 26 juillet 2013

Nous cherchons une crique de rêve qui s'ouvrirait dans la falaise au sud de Carthagène. Il faut dire que cette côte rocheuse qui va du Cabo de Palos à l'Ensenada des Mazarron est encore sauvage d'aspect, en tout cas vierge de toute urbanisation intempestive. Il n'en reste pas beaucoup sur le rivage espagnol méditerranéen : un petit morceau autour du Cabo Creus entre la Selva et Port Lligat, un autre autour du Cabo de Gata et, avec les alentours de Carthagène, c'est à peu près tout !

Côte rocheuse encore préservée au sud de Carthagène
falaises sauvage Carthagène

Donc, nous nous souvenions d'avoir repéré, l'an dernier, lors de notre retour deux calas, l'une appelée Cerrada (fermée) et l'autre Abierta (ouverte).

Elles sont bien là, à 6-7 miles de Carthagène, Cala Abierta est exposée à ce qui reste de houle mais la Cerrada est parfaite.

Cala Abierta
Cala Abierta

Cala Cerrada

cala cerrada Par moment, elle est pleine de « mousse » qui flotte. On se demande si c'est de la pollution chimique. En fait c'est organique, de la laitance de poissons (?). Les locaux appelle ça du « vomito ». Évocateur !

Ce n'est pas urticant et n'empêche pas de nager en revanche ça remplit le filtre à eau du moteur...un nettoyage va s'imposer avant de repartir.

Un petit paradis
cala cerrada

Nous allons y passer 4 jours, plutôt solitaires les deux premiers jours, avec un peu plus de compagnie parfois bruyante les deux derniers ! Il faut dire que c'est LA crique du secteur !

Le vent est très faible et il fait très chaud ! Les nuits sont parfaitement calmes !

Un piton rocheux veille sur nous
cala cerrada le piton

Jean-Claude chasse et ramène des poissons, je nage, nous lisons, nous faisons un petit tour à la plage deux fois par jour pour « voir » l'antenne relais et prendre ainsi internet et consulter notre téléphone...tout va bien !

Demain nous remonterons vers Alicante et j'y enverrai mon troisième billet.