Difficile pour moi d'écrire cette année : croisière en territoire archi-connu aussi bien de l'équipage que de si nombreux marins méditerranéens !

Pourtant, avant 13 heures, quelle île magnifique !
Ibiza est souvent dite Ibiza la blanche. Certes, l'été, écrasée par la chaleur, sous un ciel à peine bleu, elle dévoile ses salines et ses maisons blanchies à la chaux : on peut la trouver blanche, bien sûr ! Mais elle est aussi rouge, orangée, rose. Sa terre est souvent rouge, les roches sont teintées de rose, les micas schistes sur la plage peuvent être oranges vifs, les plages sont ourlées de débris de coquillages roses et le soleil couchant fait flamboyer la mer. Et puis, bien que ce soit la plus sud et la plus africaine des îles Baléares elle nous offre quelques pointes de vert au nord où la forêt de pins s'étire presque jusqu'au bord de l'eau.

Nous avons mis 10 jours pour glisser de Portinatx, notre point d’atterrissage, jusqu'à Formentera, nous arrêtant paresseusement dans chaque petite anse après de « terribles » navigations de quelques dizaines de miles, souvent beaucoup moins.

La météo s'est révélée d'une stabilité à toute épreuve : vent d'est à sud-est très faible, ciel sans nuage. Il n'y a même pas de rosée sur le pont le matin... Du coup le grand taud de soleil est resté à poste et les manœuvres ont surtout consisté à gréer et dégréer l'annexe.

Voilà nos étapes paresseuses.

Lundi 8 et mardi 9 juillet 2013

Mouillage par 10 mètres d'eau dans la Cala Xarraca devant la petit plage de sable située dans la partie nord de cette baie qui s'ouvre immédiatement après Portinatx. Une barque traditionnelle attend dans la falaise sur sa petite cale de mise à l'eau, les sars se laissent approcher par le fusil harpon du capitaine et j'ai même ramené quelques coquillages, escargots et bigorneaux pour faire une petite entrée...

La barque sur la falaise
Xarraca

Mercredi 10 et jeudi 11 juillet 2013

Encore un saut de puce jusqu'à la crique suivante : Cala Blanca. Nous la connaissons bien et l'aimons beaucoup. Elle n'a pas changé depuis notre première visite...il y a plus de trente ans, nous naviguions alors sur un Jouët 920.

Cala Blanca...inchangée
Cala Blanca

Nous y sommes trois bateaux.

C'est là que j'apprends le succès de mon petit fils aîné au Brevet (bon ça c'était prévu !) avec Mention Bien (ça c'est pour la fierté de la grand-mère!).

Des voisins français viennent nous proposer du thon...ils en ont trop pêché pendant leur traversée et nous n'avons rien pris alors nous acceptons avec plaisir et bien sûr faisons connaissance.

Nous avons dégusté un germon au citron absolument délicieux !

Jean-Claude a de nouveau promené son fusil et ramené quelques sars et moi je me suis tenue à l'écart des méduses ! Elles y étaient juste un petit peu trop nombreuses pour mon goût !

Et puis bien sûr des lectures, des lectures et encore des lectures !

Vendredi 12 et samedi 13 juillet

Cap sur Sant Antoni de Portmany, autrefois cette ville s'appelait San Antonio de Abad : pourquoi ce changement de nom ? Il faut que je me renseigne !

17 miles au moteur où l'on prend le temps d'admirer et d'admirer encore !

L'îlot Magdelene
Ilot Magdelene

ilot Magdelene 2

Sant Antoni est une grande baie en arc de cercle qui part du cap Nono et s'achève à l'Ilôt Conejera.
Au fond le port de Sant Antoni, derrière sa grande jetée. C'est un abri de tous les vents sur la côte ouest ! Un port de plaisance moderne y a été installé et il reste une zone de mouillage encore accessible en juillet.
Cette baie superbe est complètement défigurée par les immeubles et installations estivales. En journée des navettes la traversent en tout sens et en permanence. A partir de 21h les hôtels et clubs rivalisent dans l'animation musicale bruyante...mais c'est quand même un bon endroit pour se ravitailler ( un vrai boucher, des légumes d'Ibiza, un schipchandler, une boutique vodaphone...) il y a tout ce dont nous avons besoin.

Le hasard fait que nous y mouillons tout près de nos voisins de Cala Blanca. Nous les accueillerons à bord pour un apéritif très agréable le samedi soir.

Dimanche 14 juillet 2013

Nous sommes heureux de quitter Sant Antoni.

Le nouveau nom n'a pas changé grand chose à l'ambiance de ce port l'été. C'est resté un accueil pour des touristes jeunes, assez peu fortunés, venant plutôt du nord de l'Europe pour se « déchirer », à tour de rôle, pendant une semaine. Au petit matin les vestiges des fiestas sont partout dans la ville : bouteilles, papiers, verres brisés, dégueulis. Les services municipaux nettoient à la lance à incendie !

Nous explorons les mouillages de la baie avant le passage du Freu de Conejera et nous installons à Playas des Comte au Sud Est de l'Isla del Bosque.
Cala des Comte
Cala Comte
C'est un bel endroit pour souhaiter par téléphone un bon anniversaire à mon deuxième petit fils !

C'est aussi un endroit très fréquenté en journée et nous endurons quelques vagues dues aux arrivées et départs des bateaux à moteur en provenance de Sant antoni !

Lundi 15 juillet 2013

Peu après 9 heures nous levons l'ancre de cala Comte si belle et si calme le matin et continuons notre progression vers le sud.

Nous franchissons le Freu.
Freu de Conejera

ATTENTION ! Toutes nos cartes électroniques, CM93 et Navionics sont unanimement fausses. Elles indiquent un passage côté terre alors qu'il se situe entre Conejera et Bosque. Le seuil est à 4 mètres.

A 11H15 nous mouillons dans une belle baie juste avant Port Roig, au pied de falaises rouges entre le Cabo Negret et la Punta de las Iletes. Fonds de sable, eau turquoise, pas une méduse...un délice.

Mais le paradis ne dure qu'un temps ! Dans l'après-midi nous subissons à nouveau les dommages collatéraux liés au passage quasi incessant de jetskis et de bateaux à moteur qui tirent des choses diverses et variées. Le calme revient à la tombée de la nuit lorsque tout le monde rentre au port !

Mardi 16 juillet 2013

Notre humeur nous conduit à l'extrémité sud de l'île d'Ibiza, juste avant le chapelet d’Îlots qui relie Ibiza à Formentera.

L'Ensenada de La Canal nous accueille.

A l'entrée à gauche un quai de chargement pour le cargo qui transporte le sel en provenance des salines toutes proches d'Ibiza. C'est une production très ancienne qui perdure.

Ensuite, plage de sable devant laquelle nous mouillons. Elle est très fréquentée en journée, c'est sans doute une des plages de la ville même d'Ibiza.

Enfin une longue bande de roches et de sable qui s'étire jusqu'à la Torre des Portes, une tour du XVI ième siècle, qui surveille les Îlots du Freu. Cette partie de l'île est à la fois parc naturel et réserve marine.

La Torre des Portes qui veille sur le freu depuis plus de 500 ans
Torre des Portes

Mercredi 17 et jeudi 18 juillet 2013

Dernière étape pour atteindre (enfin!) Formentera !

Le mouillage devant la longue plage d'Espalmador n'est plus possible : il faut y réserver sa bouée .

En revanche toute la plage entre Espalmador et Puerto Sabina est offerte au mouillage sur fond de sable !

Jean-Claude choisit notre mouillage en fonction de la topographie des lieux. A 10h30, peu de bateaux !
Las, nous sommes devant un restaurant de plage équipé d'employés qui pilotent de gros Zodiacs et viennent chercher les équipages à leur bord pour les emmener au resto !
En fait il s'agit d'une activité « tendance » : les bateaux à moteur de toute taille et de toute nature convergent vers la plage. Les Zodiac-navettes virevoltent pour charger et décharger les passagers et nous nous trouvons pris au piège de notre mouillage si peu judicieux !

Dès le lendemain matin nous nous déplaçons d'un petit mile vers Espalmador. Nous visons un bout de côte rocheuse sans restaurant et nous faisons une belle promenade à pied sur la langue de terre (roches et sable) qui constitue la pointe nord de l'île Formentera. Des artistes inconnus (de nous en tout cas!) y ont fait des installations et sculptures en utilisant les matériaux trouvés sur place, des rochers et cailloux essentiellement, mais aussi des objets oubliés sur la plage ou rejetés par la mer : un hommage à Astarte !

Conclusion :

  • pour les plaisanciers qui veulent aller manger à la plage sans gréer leur annexe : préférer la solution n°1 et mouiller devant les restaurants  !
  • pour ceux qui trouvent que la cuisine de bord est la meilleure du monde et qui préfèrent le calme (relatif tout de même) à la tempête générée par tous les engins sur-motorisés et leur « musique », viser, un peu plus au nord, les endroits où il n'y a ni plage ni restaurant.

Le couchant sur les Vedra depuis Formentera...c'est quand même magique !

Couchant sur les Vedra

Demain nous repartirons vers le nord...