Vendredi 17 et samedi 18 juin 2016

J'avais terminé le billet précédent en disant que nous irions voir du côté d'Antiparos et Despothico, quelques miles au Sud Ouest donc...et finalement nous avons fait 18 miles dans le Nord jusque Rinia.

Nous étions déjà passé par Rinia en septembre 2014 et en gardions un excellent souvenir : île sauvage, quasi inhabitée, grands mouillages solitaires, poissons et tessons d'amphores en abondance...

Rinia est une île en forme de papillon très découpée, elle est située immédiatement à l'Ouest de Delos dont elle est séparée par un chenal étroit (800 mètres) au milieu duquel s'étirent les îlots Remmatia (Mikro au Nord et Megalo au Sud). A 1,5 miles à l'Est de Delos on trouve la grande île de Mikonos.

Trois îles groupées aux caractéristiques très différentes : Rinia, pas d'équipements, quelques fermes et troupeaux de moutons et de chèvres, Delos, l'île musée, une de nos plus belles visites archéologiques en Grèce (pour moi la plus vivante, la plus parlante) et Mikonos saturée d'équipements tourisitiques et d'urbanisations, rendez-vous des amateurs de fiestas branchées (l'équivalent grec d'Ibiza).

Donc, vendredi matin, nous mettons le cap sur Rinia. Le courant est Nord, nous visons la baie Sud que notre guide anglais désigne sous le nom de South Bay.

Elle est toujours aussi belle, avec son puits entouré de quelques arbres et palmiers, faisant comme une oasis dans le coin Nord-Ouest mais ...nous ne sommes pas tous seuls. De nombreux bateaux viennent depuis Mikonos passer la journée dans les baies sauvages du Sud de Rinia, à l'abri du vent du Nord.

Nous réalisons que selon la saison et les conditions météo la fréquentation de l'île varie beaucoup. En effet, nous sommes en juin, c'est le début de la saison et c'est un bon mois pour se promener dans les Cyclades : le meltem n'y souffle pas encore trop fort et la mer est déjà chaude. Plus tard en juillet-août le meltem peut devenir très puissant et difficile à manier.

La première fois nous avions découvert Rinia et Delos à la mi-septembre ; sans doute la période idéale quand la saison touristique décline et que le meltem faiblit !

Nous profitons quand mĂŞme de l'environnement sans bouder notre plaisir : chasse, cueillette de bigorneaux, promenades jusqu'au samedi après-midi.

La baie reste belle malgré le monde 2016_06_16_A.JPG

Dimanche 19 juin 2016

Dans la nuit de samedi à dimanche, les campeurs installés sur la plage, parfaitement discrets jusque là, nous ont fait partager leur musique ...désagréable le petit quart d'heure de disco grecque vers 2 heures du matin !

Dans la matinée un gros bateau à moteur vient s'installer tout contre nous...le capitaine décide de changer de mouillage.

Il y a une autre baie sur la cĂ´te Sud de Rinia. Elle s'ouvre juste Ă  l'Est de celle que nous quittons.

Lorsque nous y arrivons il n'y a qu'une grosse goélette qui propose des voyages à la journée.

Nous pouvons mouiller tranquilles.

Lorsque la goélette s'en va, en milieu d'après-midi nous faisons une manœuvre, tant pour les laisser partir ( nous croisions très légèrement une de leurs chaînes) que pour s'avancer un peu vers le fond de la baie...et là, la télécommande du guideau située à l'avant du bateau refuse de fonctionner...

Heureusement la commande de cokpit, elle, fonctionne. Le capitaine va être obligé de sortir ses outils pour dignostiquer la panne et réparer...peut-être !

Lundi 20 juin 2016

8h20, Jean-Claude est équipé pour partir chasser.

Je dois venir le récupérer en annexe lorsqu'il me fait signe.

Je pense avoir entre 1h et 1h30 devant moi...pas du tout ! Au bout de 45 minutes je saute dans le dinghy...le capitaine a fléché un très gros barracuda, aussi gros que ceux des Antilles, bien plus gros que tous ceux déjà pêchés en Méditerranée !

Ses mensurations : 1,10 mètres pour 11,5 kilos.

Et voilĂ  son portrait
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C'est une prise qui mériterait d'être partagée...mais voilà nous ne sommes que tous les deux !

La bête est rapidement vidée, nettoyée, filmée et mise au frigo pour garantir une bonne conservation. La chair de barracuda est délicieuse mais fragile.

Lorsque tout est rangé, il est encore tôt, nous décidons d'aller faire un tour jusqu'au Sud de Mikonos, voir si la baie d'Ornos est fréquentable.

Alors que nous quittons Rinia sans un souffle de vent nous touchons 15-20 nœuds de Nord au débouché des chenaux ce qui nous étonne mais nous permet de naviguer au bon plein jusqu'à Ormos Ornos.

C'est une très grande baie, profonde, bien abritée du meltem, mais...habitée, équipée, encombrée. Des bateaux partout, des très gros à l'entrée, des plus petits au mouillage, de nombreux habitués sur corps-morts...bref pas un endroit pour un long séjour pour Doug Le.

Un aperçu de Mikonos : Ormos Ornos
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Nous y faisons notre pause déjeuner et nous régalons de barracuda au beurre noir !

Après la sieste, jean-Claude décide d'aller jeter un œil à la marina de Mikonos. Elle est située sur sa côte Ouest, au Nord du Vieux Port, sous le Cap Tourlos.

Pour y parvenir nous embouquons le chenal entre Mikonos et Delos, face au vent et aux vagues. Des bateaux à grande vitesse nous doublent et nous croisent sans arrêt, rajoutant quelques grosses vagues croisées à la mer du vent .

Dans l'anse Tourlos, devant le Vieux Port et la marina, des bateaux partout : des énormes croisiéristes à l'ancre, des ferries gros et petits qui manœuvrent, des cargos qui entrent et sortent, des navires de tourisme qui foncent vers le Port ...à notre arrivée, un ferry manœuvre dans l'entrée de la marina...nous faisons demi-tour, déroulons notre génois, nettoyons notre pare-brise et rejoignons Rinia, le sourire aux lèvres.

Nous constatons Ă  nouveau que le vent baisse au fur et Ă  mesure que nous approchons de Rinia.

Nous mouillons dans le Nord de la baie Skinou derrière ce qui est décrit par le guide comme un débordement rocheux en demi-cercle.

En fait il s'agit de vestiges de sans doute très anciennes constructions portuaires.

C'est un endroit magique avec vue sur Delos et Mikonos.

Rinia, l'anse Nord d'Ormos Skinou et ses vestiges
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Et là, on comprend bien que Rinia fut non seulement la nécropole et la maternité de Delos (puisque nul ne pouvait naître ni mourir sur l'île sacrée) mais aussi une annexe de son port commercial ainsi que son grenier à blé et sa réserve en matière de troupeaux. Je crois que les recherches archéologiques sont quasi inexistantes sur Rinia...il faudra que je fouille ça (c'est le cas de le dire) pendant les longues soirées d'hiver !

La soirée est très douce, la lune, toute ronde, un peu orange nous offre un halo de toute beauté !

Mardi 21 juin 2016

Le vent est très calme dans l'anse : petit-déjeuner, promenade, baignade.

Les cartes météo indiquent que nous sommes dans un couloir de calme alors que ça souffle assez fort au dessus et fort à l'Est....

Je me demande si la prévision peut être à ce point précise...

Nous allons le vérifier dès notre sortie de la crique.

En effet, lorsque nous nous alignons pour emprunter le chenal entre Megalo Rimmatia et Rinia le vent souffle entre 25 et 30 nœuds et les vagues nous poussent fort dans le canal étroit. Ce n'est pas très long mais il faut rester bien au milieu sur la sonde des 10 mètres : le capitaine à la barre et l'équipière à la surveillance sont très concentrés. Dès que le goulet est passé les vagues bien sûr disparaissent et le vent diminue nettement jusqu'à n'être plus qu'un léger souffle lorsque nous entrons dans South Bay.

Les cartes météo étaient exactes !

Après un nouveau dejeuner de barracuda nous rejoignons Paros car nous avons beoin de refaire le plein de victuailles.

La navigation entre Rinia et Paros est sans atrait : de la houle et pas de vent !

Mais le Yanmar nous emmène jusque dans la baie de Naoussa où nous mouillons dans Ormos Platira sous la chapelle.

C'est le seul endroit calme de toute la baie ! Ailleurs la houle pénètre partout, jusqu'au fond du port !

Mercredi 22 juin 2016

Bien ancrés au calme...c'est le moment pour l'équipière d'expérimenter le voyage en navette pour aller faire des provisions.

Les rotations des navettes pour Monasteri (la chapelle) se font toutes les 45 minutes et c'est effectivement très commode d'utiliser ce moyen pour traverser la baie qui reste encore relativement agitée !

Pendant que je réapprovisionne le bord le capitaine s'occupe de la télécommande du guindeau. Il a trouvé la panne et ce n'est pas réparable : la partie femelle de la prise est complètement oxydée et tombe en poussière. Les fils d'alimentation ont été sécurisés ; il faudra changer le système.

La suite du programme n'est pas encore très précise alors je n'anticipe pas et vous raconterai les prochaines étapes au fur et à mesure, dans le prochain billet.