Je reprends notre journal de voyage …là où je l’avais laissé. J’ai profité du temps de vacances que nous ont offert Yves et Geneviève et remis à plus tard mes activités d’écriture. Donc, comme les mauvais élèves, j’ai pris du retard.

Lundi 31 janvier 2011

Avant le départ pour Les Saintes, vérification de la charge de la batterie moteur, du câblage, et des contacts, car, depuis quelques jours, notre bon vieux Perkins ne démarre pas très bien.

Je ne suis ni inquiète, ni peureuse de nature, mais je n’aime pas ça…l’idée que le moteur puisse nous lâcher inopinément ! Surtout que le capitaine nous dit qu’aussi bien cela pourrait n’être qu’une petite bricole ou une panne très grave !!! A suivre donc…

8h02 : départ de Prince Rupert Bay pour les Saintes. C’est un petit archipel guadeloupéen situé à mi- chemin entre la Dominique et la Guadeloupe que nous gagnons en quelques heures.

Les Saintes au loin

Les Saintes au loin


Arrivée aux Saintes
Arrivée aux Saintes

11h30 : nous mouillons dans l’anse Sous le Vent (la bien nommée) de l’Ilet à Cabrit après avoir longé les mouillages de Terre-de-Bas. Nous serions tenté de la rebaptiser l’Anse aux Pélicans car nous y sommes accueillis par une colonie de 5 ou 6 de ces gros oiseaux qui nous offrent un spectacle d’acrobaties aériennes et de plongeons de haut vol qui retient l’attention de tout l’équipage et déclenche la mise sous tension des appareils photographiques.

Pélican à l'Ilet à Cabrit

Ilet à Cabrit Pélican


Pélican prend son envol

Ilet à Cabrit Pélican


Il vole
Pélican

Ancrés tout près de la plage de l’îlet à Cabrit, nous pouvons la gagner à la nage et nous y promener. L’île n’est pas vraiment habitée, (ni eau courante, ni électricité) même si un « artiste » semble y avoir son abri et son atelier de poterie.


La salle de vente du potier de l'Ilet à Cabrit Potier de l'Ilet à Cabrit

Les fonds sont parsemés de coraux et nous pouvons admirer des poissons de toute taille et de toutes les couleurs dans une eau vraiment chaude (26°-27°), pour nous tout du moins ! Jean Claude n’a pas osé sortir le fusil craignant que ce soit une réserve vue la quantité de poissons. Renseignements pris, il n’en est rien on peut chasser.

Il y a même un service de livraisons en Zodiac inter mouillages…nous commandons le pain frais pour le lendemain matin.

Il n’est pas certain que l’on puisse demander plus !

Mardi 1er février 2011

Nous décidons d’explorer l’archipel : destination le mouillage du Bourg de Terre- de- Haut des Saintes. C’est le plus important village de l’archipel, le lieu d’atterrissage des bateaux qui font la liaison avec la Guadeloupe. Nous sommes au cœur de la superbe rade qui abrita, naguère, toute la flotte de l’Amiral de Grasse !
Le Bourg
Le Bourg Pour l’heure ce sont les bateaux de plaisance qui croisent en Mer des Caraïbes qui se donnent rendez-vous dans cet environnement ...nous ne pouvons que leur donner raison, c’est vraiment très beau. 11h : le moteur démarre quasi normalement, le capitaine repère que l’alimentation du démarreur est légèrement dévissée…après les secousses prolongées de la traversée c’est sans doute normal ! Les problèmes de démarrage sont donc résolus ?

11h32 : nous mouillons le long de la plage du Bourg, sous la maison – bateau : amer remarquable, cette construction est une habitation privée …photographiée partout et par tous !

Geneviève et moi allons faire un tour à terre et prenons quelques repères utiles pour la suite : les boutiques, l’internet café, la boulangerie, le supermarché, par ordre de priorité !

Le quai au Bourg
Le bourg

Au mouillage nous retrouvons des bateaux rencontrés pour la première fois à Graciosa, membres du « club » des Rhum Runners ; nous nous saluons comme de vieilles connaissances.

En fin d’après-midi nous flânons dans le village, faisons quelques courses et sirotons un apéritif au bar « WIFI free access ». En territoire français, le WIFI n’est jamais simple, ni vraiment « free », ni vraiment permanent…allez savoir pourquoi…ADOPI (?)…

Le bourg Solemio Enfin, nous envoyons et prenons des nouvelles, c’est l’essentiel.

Mercredi 2 février 2011

Les nouvelles du monde sont mauvaises : la rive sud de la méditerranée explose, les hauts responsables français se distinguent par leurs accointances avec les dictateurs de ces régions aujourd’hui mis en fuite par leurs peuples exaspérés… Ici, dans ces îles paradisiaques, nous sommes comme dans une parenthèse.

A 9h10, après avoir fait quelques dernières courses, nous levons l’ancre et visons le joli mouillage de l’Anse à Cointe, derrière le Pain de Sucre, à un bon quart d’heure de navigation !

A nouveau, les pélicans nous souhaitent la bienvenue.

Les équipements, palmes, masques, tubas sont vite opérationnels et nous partons admirer les fonds…incidemment Jean-Claude, grand capitaine, grand chef cuistot et …grand chasseur sous-marin rencontre deux bêtes à antennes : nos premières langoustes ! Elles méritent un toast !

Nos premières langoustes

1eres langoustes

Côté météo les alizés sont toujours puissants (20-25 pendant la nuit) et humides ! Aurions-nous le privilège de connaître un hiver « pourri » ? une saison sèche plutôt arrosée ?

Jeudi 3 février 2011

Notre programme de navigation pour les prochains jours est arrêté : après le déjeuner nous viserons la pointe de Vieux Fort (la pointe Sud Ouest de Basse Terre en Guadeloupe) et ferons les beaux mouillages de la côte caraïbe pour un retour à Pointe à Pitre le 8 février où nous avons réservé une place au ponton de la Marina Bas du Fort. En effet, nos amis prennent l’avion du retour le mercredi 9 : ainsi tout est calé !

Sauf que…après notre deuxième plat de langouste (nous commencions juste à nous habituer !) au moment du départ le moteur refuse de démarrer en « ratatouillant ». C’est un signal sonore qui indique, en général, un défaut de compression. Vérification de l’huile : « mayonnaise » ! Il y a de l’eau dans l’huile. Diagnostic immédiat : joint de culasse ! Jean-Claude découvre qu’une des vis de culasse est cassée, sans doute depuis longtemps, mais la fêlure n’était pas visible jusque là ! D’ailleurs le 20 janvier, après la traversée, lorsque nous avons vérifié tous les niveaux, le presse étoupe, etc., … tout était normal !

La vis coupable
Vis coupable

La marina de Pointe à Pitre nous accueille le jour même : vidange immédiate, le moteur redémarre, nous faisons route vers le fond du Petit Cul de Sac du Marin pour rejoindre la marina sans plus tarder. Nous n’arrêterons le moteur qu’une fois amarrés dans la zone technique ! Avant cela nous avons géré une arrivée de nuit à Pointe à Pitre : le balisage est opérationnel, les guides précis, et le traceur GPS une merveille ! Heureusement, car l’entrée n’est pas des plus faciles. En revanche, une fois passé le chenal d’entrée et viré la bouée de la marina, nous bénéficions du calme absolu ! A 19 h nous sommes accueillis, côté zone technique, à couple d’un bateau amarré à la darse de mise à terre : pas très glamour, ni hyper confortable, mais… au milieu des professionnels du chantier.

La tension tombe dans l’équipage et chez le capitaine.

Demain sera un autre jour il faudra faire réparer et réorganiser notre programme !

Finalement : tout n’était pas vraiment calé ! En mer, en bateau, comme dans la vie à terre, il faut souvent compter avec de l’imprévu et le prendre avec philosophie !