Du 17 au 20 mai 2015 : de Volos à Khondri Amnos

Dimanche 17 mai 2015

Hier au soir, à Volos, nous avons découvert, grâce au routard, un restaurant digne d'être signalé. Il se situe 7 rue Feron : Oinopoleion Spyropoulos, juste après la gare ferroviaire. Il faut 10 minutes à pieds pour s'y rendre depuis le quai de la ville. La nourriture est soignée, originale et abondante, le vin maison excellent, l'accueil et le service à la fois professionnels et chaleureux et les prix restent raisonnables. Les clients, à part nous, étaient des grecs plutôt chics !

Au programme du dimanche : le petit train du Pélion. Aujourd'hui nous faisons les touristes !

Ce petit train, autrefois à vapeur, est réputé être le plus étroit d'Europe : l'écartement des rails n'est que de 60 cm.

Inauguré au tout début du 20ème siecle (1903), sa construction a duré 10 ans. Il reliait à l'origine la grande ville de Volos à la bourgade de Milies, nichée en plein Pélion, sur les hauteurs.

L'ingénieur responsable des travaux et de la conception des ouvrages d'art est Evaristo De Chirico (le père du peintre Giorgio De Chirico qui est né et a grandi à Volos).

Aujourd'hui n'est exploitée à des fins culturelles et tourisitiques que la partie de 16 kilomètres entre Ano Lechonia et Milies, c'est la plus spectaculaire. La partie Volos – Ano Lechonia qui longeait le bord de mer est désaffectée depuis longtemps...dommage !

Le petit train tire quatre magnifiques wagons dont l'intérieur est tout en bois.

En juillet-août il circule tous les jours mais au printemps et en automne, il ne circule que le week-end...en hiver il fait trop froid !

Pour faire la ballade en train il faut donc :

• 1/ réserver : lorsque nous sommes passés le vendredi soir, le train était complet pour le samedi !
• 2/ se rendre à la petite gare d'Ano Lechonia qui se situe à environ 13 kilomètres au Sud Est de Volos.
  

A 10h le train siffle : la petite machine diesel imite le sifflet du train à vapeur et c'est parti pour 1h30 de voyage jusqu'à Milies. Le train ne roule pas à plus de 20 km/h et s'arrête une quinzaine de minutes dans une toute toute petite gare intermédiaire : Ano Gatzea où l'on peut visiter un très petit musée de l'olive.

Il faut dire que les pentes plutôt abruptes du Pélion sont couvertes d'oliviers dont certains sont sûrement millénaires. L'huile et les olives du Pélion sont très réputées.

Le petit train nous secoue en passant au dessus des précipices, il franchit tunnels et viaducs et un pont métallique très singulier (il porte d'ailleurs le nom de son concepteur, De Chirico).

Ce pont en poutrelles franchit le ravin en ligne droite mais les rails sur le pont dessinent une courbe : sinon le virage n'aurait pas été négociable...

Le pont De Chirico

Allez, dernier détail concernant le train : la gare de Milies est un terminus et la machine y effectue son demi-tour grace à une plateforme, un manège, qu'il faut faire tourner à la main !

Tout au long du trajet on peut jouir d'une vue exceptionnelle sur le Golfe de Volos et admirer les cultures des oliviers sur les pentes raides.

La petite gare de Milies est ombragée par de très grands érables, j'ai repéré également des noyers et des grands pins. Nous y pique-niquerons à la source toute proche qui serait celle où fut célébrée le mythique mariage entre le Roi Pélée (un roi de Thessalie) et la néréïde Thétis. C'est donc là que le jeune Achille, le rejeton issue de cette union, aurait passé sa jeunesse, éduqué par le sage centaure Chiron (il a aussi sa grotte pas très loin !).
Terminus à Milies

Après ce bain de fraicheur mythologique nous sommmes montés par le chemin empierré jusquà la place centrale de Milies : ici tout est en pente.

L'église des Taxiarques (les archanges guerriers) y ouvre ses portes. C'est une petite église aussi sobre d'extérieur (petit bâtiment chaulé) qu'elle est riche à l'intérieur (fresques, iconostase et ambon en bois sulpté). Il n'y a pas un seul endroit qui ne soit décoré.

Après avoir fait le tour du village nous nous octroyons une bonne Mythos (la bière locale) sous l'immense érable qui ombrage la place . Ici pas besoin de parasols !

Le petit train entame la descente à 15h.

Il faut compter 18 euros par personne pour l'aller-retour.

Voilà, vous savez tout ce que je sais sur le petit train !

De retour au bateau nous nous apercevons que notre pavillon belge a été enlevé et bien plié, coincé sous un jerrycan. C'est Carlos qui nous a évité d'éventuels déboires ! Les grecs ont un peu de mal avec le "German flag". Belge ou allemand il n'y a que la disposition verticale ou horizontale des couleurs qui change ! Il vaut mieux le savoir et laisser un beau pavillon français en évidence quand on laisse le bateau à quai !

Lundi 18 mai 2015

Après avoir récupéré notre linge tout propre et fait les courses nous quittons le quai de Volos.

Il est 10h40.

La cure de grande ville, d'agitation et de bruit est suffisante. Nous aspirons à un petit mouillage sauvage et silencieux.

Nous le trouverons à quelques miles de Volos : l'îlot Pihos. Une petite île inhabitée, trilobée, juste au Nord de la si jolie Nisa Palaia Trikéri.
Arrivée sur l'Îlot Pihos

Nous mouillons dans 10 mètres d'eau, seuls dans la petite anse, accueillis par les mouettes.

En fin d'après-midi le capitaine ira nous chercher un loup.

La nuit sera d'un très grand calme !

Mardi 19 mai 2015

Nous profitons de notre îlot sauvage.

Lorsque nous débarquons sur la plage nous déclenchons les cris d'alarme des mouettes. Nous avons juste le temps d'apercevoir un poussin mouette encore tout duveteux ! Evidemment si c'est la période des naissances elles n'apprécient guère la venue d'intrus dans leur territoire, du coup nous restons sur la petite plage pour ne pas déranger la nidification et il n'y aura donc pas de photo de l'île vue de son sommet !
Prise depuis la plage

En fin de matinée : belle cueillette d'oursins et baignade.

Ces premiers oursins seront somptueux. Ils sont très pleins et particulièrement goûteux !

Encore un repas de rois !

Peu avant 14h nous levons l'ancre afin de sortir du Golfe et de se rapprocher des Sporades.

Comme nous avons vraiment tout notre temps nous avons décidé de nous arrêter à Kiriaki, juste à la sortie du Golfe sur la rive Nord du Canal Trikéri.

Mais la situation a changé par rapport à la description du guide, et l'endroit derrière la digue où l'on pouvait mouiller s'est transformé en petit quai avec pendille : impossible de mouiller ! Nous décidons de poursuivre notre chemin et longeons la péninsule vers l'Est puis le Nord .

Nous découvrons une côte très sauvage qui ne présente que peu d'abris.

A une dizaine de miles de Kariaki, juste après une ancienne carrière de marbre nous entrons dans la baie Andriami ou Khondri Amnos.
Ancienne carrière de marbre : amer remarquable en venant du Sud

Une jolie petite anse dans sa rive nord nous accueille pour la nuit...ou peut-être plus. C'est beau, sauvage et solitaire !

Mercredi 20 mai 2015

Finalement on va rester un jour de plus.

La ballade sur la plage de galets et dans la campagne derrière nous confirme l'isolement et la tranquilité des lieux.

La météo est calme, voire très calme, pendant au moins trois jours encore...rien ne nous presse !

Quel plaisir et quel luxe que de s'arrêter là où on n'avait pas vraiment prévu d'aller et d'y rester au gré de nos envies !

L'anse Nord de la Baie Khondri Amnos