Du jeudi 21 avril au vendredi 22 avril 2011, de Deshaies à Saint Kitts

Jeudi 21 avril 2011

5h30 : Le réveil sonne. Très vite l’ancre est levée, nous appareillons pour l’île de Montserrat. Plaisir retrouvé du petit déjeuner en mer !

Le vent est très faible nous commençons notre navigation au moteur qui est toujours sous haute surveillance côté température.

8h35 : un souffle ! Nous faisons un essai de « trinquettes jumelles » : génois tangonné sur un bord, « ballooner » tangonné sur l’autre. Nous avons enfin trouvé le réglage alizés « spécial Amel », il serait temps car ils s’essoufflent vraiment. En fait nous avions cette voile, ce « ballooner », depuis toujours dans un sac étiqueté « spi d’artimon »…de quoi nous induire en erreur et nous rendre peu prompts à la déballer ! Il est à noter que les propriétaires précédents n’avaient même pas ouvert le sac car la voile portait encore les marques du pliage d’origine. Normalement, il se porte endraillé sur le tube d’enrouleur (qui a justement deux gorges !), mais il nous manque encore « la sonnette »pour que le réglage soit parfait. Sur la photo témoin sa bordure est libre. Mais, pour les allures portantes, on progresse !

Pour la prochaine traversée de l’atlantique par la route des alizés nous serons vraiment prêts !

9h50 : le souffle est retombé, nous affalons les deux voiles d’avant et reprenons notre route au moteur.

Nous approchons de Montserrat, toute petite île indépendante de 106 km², devenue île « volcan » depuis 1995.
Montserrat fume au loin

Sa Soufrière de Gallway, soit disant éteinte depuis longtemps, s’est violement réveillée en décembre 1995 et n’a plus cessé son activité depuis. Le volcan fume en permanence et explose de temps en temps, crachant parfois ses cendres jusqu’à 10 000 mètres d’altitude.

Le volcan a quand même enseveli sous la cendre les 2/3 sud de l’île, détruisant complètement Plymouth, la capitale et faisant fuir plus de la moitié de la population totale de l’île.
Au premier plan ce qui reste de Plymouth sous la cendre
En aviez-vous entendu parler ?

Seul le nord de l’île échappe à la zone d’exclusion. Il y reste deux mouillages : Little Bay devenue port d’entrée et Rendez-vous Bay qui la jouxte au Nord. Ces deux mouillages sont exposés, rouleurs, peu équipés. Heureusement les conditions météo, excellentes en ce moment, permettent de mouiller sans risque à peu près n’importe où. Même si je ressens toujours une forte émotion face aux manifestations volcaniques, aux bouillonnements des entrailles de la terre, je reconnais qu’ici à Monserrat c’est quand même l’impression de désolation qui domine.

Mais contempler Redonda qui se découpe sur Névis, en arrière plan, au coucher du soleil vaut quand même le détour !

Vendredi 22 avril 2011

L’alarme est à nouveau mise pour 5h 30, mais c’est à 5h que le capitaine bat le rappel !

Destination Saint-Kitts via Redonda et Névis
C'est beau aussi au lever du soleil

Il y a encore moins de vent que la veille. C’est la première fois que nous profitons d’une mer d’huile dans les Caraïbes.

Du coup nous suivons les conseils du guide Patuelli et nous faisons une courte halte à Redonda pour permettre au capitaine de se mettre à l’eau avec les palmes et le masque. Je reste sur le bateau par très rassurée contre cette grande falaise noire.
Redonda et ses falaises noires

A 7h40 nous reprenons notre route vers Névis qu’il faut contourner pour arriver à Saint-Kitts.

A partir de 9h30 les poissons se mettent à mordre. Hélas, ce sont des barracudas, et des gros ! Mais justement ils sont impropres à la consommation pour cause de ciguatera. Quel dommage d’être obligés de rejeter à la mer un si beau poisson !
Il sera rejeté

Vers midi au moment du déjeuner nous admirons Névis puis le passage des Narrows entre Névis et Saint-Kitts.
Névis

A 14h30 nous sommes au mouillage dans la Baie de Basseterre, la capitale et port d’entrée de Saint Kitts.

Le moteur est toujours juste un tout petit peu trop chaud…à suivre donc !

A 15h nous nous rendons à terre pour faire les formalités : la douane est bien là mais l’immigration est partie en week-end. Il nous faudrait aller à l’aéroport (le fonctionnaire des douanes serait-il accoquiné avec la société de taxi ?). Devant notre refus, il nous propose de repasser demain matin à 9 heures… Je suis un peu perdue dans cette nouvelle temporalité qui veut que le week-end commence le vendredi après-midi et s’interrompe le samedi matin mais nous repasserons demain et en profiterons pour faire le marché et peut-être des photos du marché.

Nous pourrons, alors, goûter aux charmes des mouillages quasi déserts de la côte sous le vent.