Du 1er au 5 septembre 2014 : De Loutra (Kithnos) à Gramata (Siros)

Très bonne soirée du 31 août dans l'anse de San Stefanos. Sur les indications de Spiros et Olivia, nos nouveaux amis grecs, nous sommes montés à la taverne Kantris. Nous étions seuls et avons été servis comme des princes. Leur chevreau (production familiale bien sûr) à la sauce au citron est carrément délicieux.
L'anse de San Stefanos depuis la plage

Nuit paisible dans l'anse : 2 bateaux de passage au mouillage !

Lundi 1er septembre 2014

Nous décollons tout de suite après le petit déjeuner car le capitaine veut faire une petite chasse sous le Cap Tzoulis (celui qui ferme au Nord l'anse Ioannis) avant de rejoindre le petit port de Loutra.

Belle ballade pour Jean-Claude mais c'est très profond...un peu trop pour une chasse efficace. Pour une fois, il revient sans poisson.

Le temps de tout ranger et nous poursuivons notre périple vers le Nord de l'île de Kithnos. Après le grand vent du Nord un coup de Sud s'annonce : le port de Loutra semble idéal pour attendre cette renverse.

Lorsqu'on entre dans la grande baie protégée au Nord par le Cap Kofto, au fond à droite on aperçoit le port de Loutra  et dans le creux à gauche on trouve la baie de Port Irene.

Comme nous venons de vivre 5 ou 6 jours loin du monde et que nous avons besoin de refaire le plein d'un peu tout, nous choisissons le port.
Le port de Loutra

Nous y recevons un accueil, comme partout en Grèce, souriant et efficace. En quelques minutes la chaine se déroule, nous culons vers le quai Nord, les amarres sont fixées et tendues. Nous pouvons bénéficier de l'eau douce et de l'électricité.

A Loutra, la place de port est gratuite. Vous payez 3,5 euros pour chaque branchement dont vous avez besoin (3,5 euros pour l'eau, 3,5 euros pour l'électricité). Au bout du compte nous avons payé l'eau une fois, pas l'électricité car nous sommes autonomes. Quant au pourboire au maître de port...c'est vous qui voyez !

Le capitaine d'un bateau français amarré à côté vient nous saluer et très gentiment nous donne tous (ou presque!) les renseignements utiles sur Loutra. Tout d'abord il nous apprend que Loutra en grec signifie « Thermes» ou « source thermale ». Il existe donc une source chaude naturelle qui vient se déverser dans un petit bassin de pierres au coin Sud de la plage. L’accès est libre et gratuit... à 100 mètres du bateau !

La source chaude était connue et utilisée par les Grecs et les Romains de l'antiquité. Plus récemment, Othon Ier, le premier roi de Grèce après l'indépendance, a fait construire des thermes en dur à Loutra. Le bâtiment s'appelle d'ailleurs une « loutra ». La station thermale a périclité mais la source est là...elle nous attend !

Par ailleurs, il nous indique que le bureau du port peut mettre à notre disposition une machine à laver. Pour moi c'est le grand luxe. Pour 5 euros, 8 kilos de linge sont lavés !

Et enfin, il nous précise que la Chora (dans les Cyclades c'est le village-capitale de chaque île, implanté sur les hauteurs) est tout prêt d'ici, 5kms, et accessible en bus.

Notre programme à Loutra commence à se dessiner...

Arrivés un peu après midi, nous voyons progressivement le port se remplir...à 20 heures il est plein comme un œuf !

Notre voisin de gauche, Robert, sur Britta, un bel Alberg Rassy 42, fera indiscutablement partie des belles rencontres de notre voyage.

Du mardi 2 au mercredi 3 septembre 2014

Deux jours de quai et de sociabilité.

Nous allons tremper dans l'eau chaude, retrouver Spiros et Olivia à Port Irene et passer une belle soirée ensemble à la taverne Katerine, échanger avec Robert, avec le capitaine de Zadig et monter à la Chora.

C'est effectivement un très joli village ancien. Au dessus, un monastère. Nous y montons, la porte est ouverte, nous entrons.
Le monastère au dessus de la Chora

Nous avons pu entrer

Nous y trouvons un jeune homme en plein travail : il construit un bar dans le coin de la cour du monastère où un mariage aura lieu dimanche prochain. Le hasard veut que nous ayons déjà entendu parler de ce mariage par Spiros et Olivia...si mes souvenirs sont exacts c'est un neveu de Costas et Catina qui se marie...toute l'île est invitée, de la nourriture pour 500 personnes est prévue...un mariage traditionnel comme il n'en existe plus dans nos campagnes !
Les murettes qui courent dans la campagne à Kithnos

Détail de construction

Jeudi 4 et vendredi 5 septembre 2014

Le vent s'est calmé, la météo est clémente pour plusieurs jours...tous les bateaux ou presque quittent le quai de Loutra.

Nous ne faisons pas exception.

Après avoir fait les dernières provisions nous laissons Loutra et Kithnos pour voguer à la découverte d'une nouvelle île.

Dans nos échanges entre marins le capitaine de Zadig nous a suggéré un passage par l'île de Yiaros.

Cette petite île est au beau milieu des Cyclades du Nord. Le guide recommande vivement de l'éviter et présente la navigation dans ses parages comme dangereuse.

Effectivement, c'est une destination qu'on ne peut choisir que par temps absolument calme. C'est donc le moment !

Elle nous est décrite comme un lieu inhabité et sauvage, poissonneux et étrange : c'est l'ancienne prison politique de la dictature militaire.

Nous décidons d'aller la voir, ce n'est qu'un petit détour vers Siros. Nous y arrivons peu après 13h.
Arrivée sur Yiaros

L'île est austère et déserte, difficile d'accès. Sur sa côte Est, un peu plus échancrée, dans une anse double, un énorme bâtiment en brique raconte l'histoire des prisonniers de la rafle de Faliron près d'Athènes : 7000 personnes faites prisonnières le jour du putsch, ont été déportées là en avril 1967.
La prison récente, abandonnée

A peine plus au nord, deux autres anses contiennent également des vestiges plus anciens (bâtiments de pierres sèches) d'une colonie pénitentiaire. L'île avait été une prison jusqu'en 1960. En 1967, « les Colonels » n'ont fait que renouer avec la tradition.
La colonie pénitentiaire d'autrefois

Nous mouillons au pied de ces constructions de pierres grises. L'eau est d'une transparence encore supérieure à celle rencontrée jusque là mais l'atmosphère est étrange un peu oppressante.
Drôle d'ambiance

Les poissons, eux, sont bien au rendez-vous. Problème : on a un quart d'agneau au frigo...

En effet, lorsque vous achetez de l'agneau en Grèce on ne vous vend pas moins d'un quart de la bête. Vous choisissez quart avant ou quart arrière et vite vous les arrêtez avant qu'ils ne vous découpent tout en petits morceaux, n'importe comment, au hachoir. Ici pas de tradition bouchère pour la découpe. Même dans les restaurants plutôt chics les morceaux sont informes et il n'est pas rare de trouver plein de petits éclats d'os dans son assiette.

Après la chasse du matin nous mettons le cap sur Grammata, une belle anse au Nord Ouest de Siros.

Navigation douce et lente par tout petit vent qui nous pousse.

Vers 14h nous abordons donc notre 4ème Cyclade : Siros.

Arrivée à Grammata