Dire que nous avions très envie, besoin, de partir, nous évader, nous échapper, la formulation est un peu faible !
Après le confinement, le couvre-feu, le reconfinement, l’interdiction de dévaler les pentes neigeuses à ski, nous avions pris des billets pour le premier vol Toulouse-Athènes disponible en avril ! 28 avril, c’était calé ! Las, est arrivé le rereconfinement et avec lui une cascade d’annulations et reports successifs, nous devions partir le 20 mai de Toulouse, puis le 20 mai de Marseille...finalement nous partirons le 17 mai de Toulouse, via Amsterdam, avec une autre compagnie aérienne !

Encore fallait-il satisfaire à toutes les obligations sanitaires exigées pour les voyageurs impatients, intrépides, inconscients (choisissez !). Elles se présentent sous forme de QR codes et s’appellent PLF (passenger locating form), document demandé par les autorités grecques, test PCR négatif de moins de 72 heures, certificat vaccinal complet d’au moins 14 jours.

Évidemment tout ça vient se rajouter aux préparatifs habituels, normaux, comme mettre le jardin et la maison en ordre, faire une dernière visite à nos parents, partager un repas avec nos petits enfants, boucler les sacs, commander le taxi pour un départ aux aurores...

Bref, le lundi 17 mai à 17h locale j’envoyais des messages à toute la famille et aux amis proches pour dire que nous étions dans le taxi qui nous emmenait de l’aéroport d’Athènes à Halkoutsi où nous avons retrouvé le chantier, notre bateau, la chaleur grecque et le ciel sans nuage, le repas à la taverne sous les tamaris au bord de la plage !



Impression toute simple de bonheur et de liberté.

Du mardi 18 au vendredi 21 mai 2021 : réarmement du bateau

Quatre jours de préparation du bateau pour la mise à l’eau. Si nous voulons naviguer, il faut réarmer.

En arrivant, nous avons trouvé le grand taud de soleil, commandé avant de partir l’an dernier, tout installé par Dimitri. Il semble très bien, ajusté, rigide, bien plus facile à établir que le précédent...
Une bonne acquisition sans doute, nous verrons à l’usage !

Ensuite il a fallu bosser ...hisser et régler les voiles, passer la couche d’antifouling, changer la turbine de pompe à eau du moteur, vidanger le propulseur, rincer et réinstaller les pare-battage, rebrancher et tester l’électronique de bord, remplacer du matériel endommagé ou usé. Souvent tout s’enchaîne, comme à la parade, mais parfois le capitaine doit pratiquer des adaptations !

Au chantier, nous partageons expériences, anecdotes, savoir-faire et parfois déception. Nos voisins les plus proches espéraient bien une mise à l’eau le jeudi car ils ramènent leur bateau en France et n’ont pas une grande marge de temps pour le convoyage, d’autant plus que le canal de Corinthe est fermé pour travaux et qu’il leur faut donc faire le grand tour du Péloponnèse.
Mais le sort en a décidé autrement.
Mercredi après-midi, un gros bateau à moteur n’a pas réussi sa sortie, panne d’inverseur ! Du coup il est resté bloqué sur le chariot en attendant d'être réparé et le vent fort s’est levé !

Tout le monde attend le bon vouloir d’Éole !

Le calme n’est revenu que vendredi soir !

Samedi 22 mai 2021 : mise à l’eau !

Dès 6h du matin l’équipe du chantier s’active.

Un, deux, puis trois bateaux sont mis à l’eau !

A 9h nous sommes le 4ème bateau à monter sur le chariot, et trois-quart d’heure après nous sommes à l’eau !
C’est toujours un plaisir immense de flotter à nouveau !
Le vent est faible bien sûr puisque l’absence de vent est une condition requise pour la mise à l’eau ! Mais qu’importe, notre première étape se fera au moteur !

Nous partons vers le Sud car cette année nous visons la Crête et nous ferons notre première escale à Vouphalo que toutes et tous vous connaissez déjà ! C’est une de nos escales mythiques !
Le capitaine y fait sa première chasse de la saison, nous cueillons notre aneth sauvage et bien sûr nous allons manger les calamars grillés chez Stella !
Retrouvailles avec les paysages, les odeurs, les saveurs et les personnes qu’on apprécie, nous nous sentons chez nous, de retour.

La nuit sera douce et calme Ă  Vouphalo.

Du dimanche 23 au mardi 25 mai 2021 : de Karistos Ă  Despotiko

C’est parti ! Plein Sud !
Dimanche en début d’après-midi nous mouillons dans la grande anse Sud-Ouest de la baie de Karistos. Vous vous souvenez, Karistos, ce port où nous nous ravitaillons souvent, tout au sud de l’île d’Evia.
Nous y faisons une cueillette de thym sauvage. Le thym grec est très puissant en odeur. La plante est quasiment épineuse. Il est fait pour les terrains vraiment caillouteux et arides !

Lundi matin, gros avitaillement au port de Karistos, puis direction Kythnos. C’est la deuxième Cyclade dans l’axe Nord- Sud. Nous la connaissons bien et nous y arrivons poussés par un courant de Nord en fin d’après-midi. Nous mouillons dans l’anse Ioannis.

Le vent qui devait s’arrêter pendant la nuit continue de souffler, pas très fort, 15-20 nœuds, mais ça remue et ça fait du bruit !

L’équipage ne dort pas très bien ! Il va falloir se réhabituer !

Mardi, le départ est très matinal !

Direction Despotiko !

Le vent de Nord, souffle toujours à 15-25 nœuds, et nous y pousse allègrement.
C’est un endroit magnifique !
Au milieu de la mer Égée, Despotiko fait partie d’un groupe d’îles imposant.
Du Nord-Est au Sud Ouest : la plus grande est Paros, puis tout contre son flanc Ouest Anti-Paros, au Sud d’Anti-Paros se trouve Despotiko. Le grand mouillage se trouve entre la côte Sud d’Anti-paros et la côte Nord de Despotiko.
La dernière fois que nous y étions venus nous avions observé un champ de fouilles archéologiques sur Despotiko, aujourd’hui la reconstitution d’un temple est en cours !

Je vous laisse admirer !
DSCN0361.JPG, mai 2021

C’est dans cette eau translucide que je me lance pour un premier bain !
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A Despotiko le soleil avait rendez-vous avec la lune !
DSCN0371.JPG, mai 2021

A ce moment là la lune se lève, pile du côté opposé
DSCN0359.JPG, mai 2021

La nuit sera réparatrice !

Du mercredi 26 au vendredi 28 mai 2021 : Ios

A 9h nous levons l’ancre à Despotiko et visons le Sud de l’île d’Ios. Le vent nous pousse toujours.

En toute fin de matinée nous arrivons dans la belle crique de Tres Klises. Elle est profonde, très protégée, ouverte seulement au Sud Est. Nous y sommes seuls et tellement bien que nous allons y rester jusqu’à vendredi.
VoilĂ , c'est lĂ  !
DSCN0381.JPG, mai 2021

Nous y retrouvons, comme à Kythnos des traces d’un mode de vie rural qui a du perdurer jusqu’au milieu du XXème. Bien sûr les cultures ont disparu, mais il reste les murettes en pierres sèches, les terrasses parfois effondrées, les aires de battage. Nous sommes émus et touchés devant ces témoignages de la vie des gens.
A travers la murette
DSCN0377.JPG, mai 2021
L'ancienne aire de battage
DSCN0390.JPG, mai 2021

Et puis notre équipage de «chasseurs-cueilleurs» trouve son bonheur dans cette anse, fleurs de thym à terre et poissons dans la mer ! Le capitaine a ramené une belle ceinture.

Le thym est en fleur, les frelons en profitent !
DSCN0394.JPG, mai 2021

Cueillette de fleurs de thym
DSCN0387.JPG, mai 2021

Demain, nous reprendrons notre glissade vers le Sud, prochaine escale Thira qu'on appelle aussi Santorin. Dernier arrĂŞt avant la CrĂŞte !