DOUG LE battait pavillon allemand. Il Ă©tait « sous douane Â» en Tunisie. Cela signifiait que la T.V.A. n’avait pas Ă©tĂ© payĂ©e.

Nous devions donc le ramener de Tunisie, en passant par Majorque oĂą le broker devait nous donner l’ensemble des papiers dĂ©finitifs : acte de propriĂ©tĂ© et quitus de T.V.A. payĂ©e en Espagne. Nous Ă©tions encore tous les deux en activitĂ© et avons consacrĂ© les vacances de Pâques 2008 Ă  la prise en main et au convoyage.

ExpĂ©rience mĂ©morable :

  • - dĂ©couverte des pratiques administratives dans les pays hors UE
  • - prise en main d’un bateau « pas comme les autres Â»
  • - navigation, sous contrainte calendaire, par une mĂ©tĂ©o peu amène.


En effet, obtenir l’autorisation de quitter le port d’El Cantaoui pour Majorque nous pris trois jours. Et encore, avons-nous bénéficié de l’aide exceptionnellement efficace d’un chauffeur de taxi tunisien, multilingue, ami des lettres et acteur de théâtre… une rencontre d’une rare qualité. Nous avons appris là que le voyageur au long cours devait être un sage, armé de patience, éventuellement de quelques cadeaux…Nous avons aussi mesuré le luxe et le confort que représenteraient (plus tard) la diminution, voire la disparition, des contraintes de temps.

Dès le dernier coup de tampon sur les passeports et le visa de sortie obtenu, nous vĂ®mes nos amarres larguĂ©es. Nous arrachâmes de justesse la permission de faire le plein de gazole…et bien entendu nous Ă©tions en retard sur notre planning et la mĂ©tĂ©o, favorable et tranquille jusque lĂ , devenait moins clĂ©mente ! Nous avons pris la mer par un bon force 6 de sud-est, mer formĂ©e, sans avoir pu tester, si peu que ce soit, notre nouvelle embarcation en navigation. Nous estimions ĂŞtre des voileux expĂ©rimentĂ©s. Nous avions naviguĂ© sur de nombreux bateaux diffĂ©rents sans jamais ĂŞtre dĂ©sarçonnĂ©s plus d’une seconde ou deux par une manoeuvre Ă  effectuer. Las…embarquer sur un Amel revient Ă  changer de planète : rien ne se fait exactement comme sur un autre voilier ! Toutes les manières de faire, les astuces, les combines sont gĂ©niales (une fois qu’on les a comprises et automatisĂ©es) mais singulières, uniques. On se trouve donc un peu bĂ©bĂŞte, lorsqu’on n’arrive mĂŞme pas Ă  dĂ©rouler le gĂ©nois Ă©lectrique alors qu’on pourrait filer bon train aux allures portantes. Je n’évoque mĂŞme pas l’idĂ©e de se battre avec tangonnet et tangon pour envoyer « l’easy rider Â» (le drĂ´le de spi Amel) !

Nous avons fait trois escales avant Majorque : deux en Tunisie KĂ©libia et la Goulette, Ă  l’entrĂ©e du grand port de Tunis (il vaut mieux ne pas avoir besoin de s’y abriter!), une au sud de la Sardaigne dans le très joli port de Carloforte (Isola San Pietro). ArrivĂ©s Ă  Carloforte nous Ă©tions plus Ă  l’aise avec le bateau et avions dĂ©jĂ  largement apprĂ©ciĂ© : *

  • - le cockpit central et profond
  • - son pare-brise et sa casquette en dur
  • - les deux joues latĂ©rales de protection
  • - les deux marches, seulement, pour passer du cockpit au carrĂ©
  • - la couchette de mer (une simple bascule du dossier transforme la banquette tribord du carrĂ© en une couchette de mer extrĂŞmement confortable…on se demande pourquoi les autres constructeurs n’ont pas copiĂ© ce système tellement facile Ă  mettre en Ĺ“uvre !)



couchette de mer multi générationla couchette de mer, les deux marches pour accéder au carré La couchette de mer, testée également par les plus jeunes l'été suivant !

Les deux marches pour passer du cockpit au carré. Le grand confort !












Doug Le au calme dans la marina de Carloforte juste avant d'affronter la tempĂŞte. Doug-Le Ă  Carloforte






Nous sommes partis pour la traversĂ©e Carloforte-Palma de Majorque avec une mĂ©tĂ©o Ă©pouvantable…s’amĂ©liorant. Un grand coup d’Ouest venant de Gibraltar et une tempĂŞte de Nord Ouest venant du Golfe de Lion Ă©taient en cours. Passageweather annonçait des vagues supĂ©rieures Ă  6 mètres. Nous avons donc testĂ© le bateau et l’équipage par une mer très forte, trains de vagues croisĂ©es, vagues pyramidales Ă©normes qui s’écroulaient en grand fracas, faisant battre de façon sinistre la cloche en bronze installĂ©e Ă  poste dans le cockpit ! MalgrĂ© ces conditions de mer très dures nous avions pu manger et nous reposer ! C’était bien le bateau qu’il nous fallait ! Notre choix Ă©tait validĂ© : ouf !






une merveille ce cockpit 4une merveille ce cockpit 2


Quelle merveille ce cockpit !










une merveille ce cockpit 1une merveille ce cockpit 3


















Nous avons tournĂ© les amarres Ă  Canet la veille de la reprise du boulot : mission accomplie