Du 20 au 23 juin 2014 : d'Itéa à Poros, du golfe de Corinthe à la Saronique.

Vendredi 20 juin 2014

Itéa est une escale idéale pour visiter le sanctuaire de Delphes.

En effet, le bateau est bien amarré au quai, derrière une bonne jetée protectrice, on peut donc partir en ballade l'esprit tranquille. Par ailleurs, le bus qui monte à Delphes passe sur l'avenue du front de mer à 200 mètres du bateau (un panonceau jaune signale la station de bus).

En une petite demi-heure et pour moins de 2 euros il vous emmène jusqu'au « centre du monde ». La légende dit que c'est là qu'est tombé l'Omphalos ou « nombril du monde »

Nous choisissons de partir tôt pour éviter les grandes foules et les fortes chaleurs. Il faut savoir que Delphes est le deuxième site le plus visité en Grèce après l'Acropole. A 7h15, nous sommes dans le bus.

En bas, dans la plaine, il traverse une immense oliveraie, très bien entretenue, puis il attaque la montée par une route en épingles à cheveux. On passe très rapidement du niveau de la mer à une sorte de plateau à 700 – 800 mètres d'altitude.
La montée au dessus de la plaine

Puis, on traverse le village actuel de Delphes qui domine la vallée en bordure de falaise. Depuis l'arrêt du bus à la sortie du village on aperçoit la mer et le port d'Itéa...encore un peu on pourrait voir le mât de Doug Le.
Depuis Delphes Itéa, le bateau, au loin

Ce village, autrefois installé sur le site du sanctuaire, a été entièrement déplacé et réimplanté pour permettre les fouilles et la mise au jour de ce lieu exceptionnel. Pour atteindre le sanctuaire il faut faire quelques 200 mètres à pied sur la route d'Athènes.

On découvre alors un immense demi-cercle de falaises rouges d'environ 400 mètres de haut qui abritent l'ensemble des installations dédiées à Apollon. Le site naturel lui-même est somptueux et les vestiges architecturaux remarquables. On s'acquitte d'un droit d'entrée très raisonnable (pour 9 euros, voire seulement 5 si vous affichez plus de 65 ans, vous avez droit à l'ensemble des sites d'Apollon et d'Athéna ainsi qu'au musée !) Ensuite, votre obole versée, vous pénétrez sur les lieux sacrés. Après avoir traversé l'agora, autrefois flanquée des échoppes utiles aux pèlerins, il suffit de cheminer par la voie sacrée, bordée des trésors édifiés pour le dieu par les cités grecques, pour atteindre le rocher de la Sybile puis le temple d'Apollon. Un peu plus haut, le théâtre et tout en haut du site, le stade. On ne peut qu'être frappé par la beauté et l'harmonie des lieux.
Le Rocher de la Sybile sous le temple d'Apollon

Le théâtre

Le site depuis le haut du théatre

Le stade, prêt pour les jeux delphiques

Les installations techniques du site ancien : un acqueduc

Sous la route, le sanctuaire d'Athéna vous réserve à nouveau de belles émotions esthétiques.

Enfin, le détour par le musée est à ne pas manquer. Il est très agréable, très aéré, les œuvres d'art, minuscules ou monumentales, sont parfaitement mises en valeur.

Pour nous, équipages et visiteurs français, un immense avantage : tous les panneaux et toutes les explications sont rédigés en trois langues, en grec, en anglais et en français. Faut-il préciser que c'est l'école française qui a initié et conduit la plus grande partie des fouilles à partir de 1892 ?

Bon, je reste un peu sans voix...ne pas tomber dans les clichés, ne pas commettre d'inexactitudes scientifiques...juste dire que ça vous prend !

Après une longue matinée de visite nous apprécions de nous restaurer, installés à la terrasse de la taverne Dion.

Le ciel se voile et la pluie se met à tomber alors que nous sommes installés dans le bus du retour. Les dieux sont parfaitement avec nous !

De retour à Itéa nous faisons quelques courses et nous préparons pour un départ de bonne heure le lendemain matin. En effet, nous allons franchir le canal de Corinthe.

Samedi 21 juin 2014

C'est l'été !

6h20, nous quittons Itéa. Nous souhaitons franchir le canal de Corinthe avant ce soir et préférons prendre un peu de marge pour accomplir les 38 miles qui nous séparent de l'entrée Ouest. En effet, le guide rapporte qu'il peut arriver d'être obligé de patienter jusqu'à 3 heures devant la passe avant d'obtenir l'autorisation d'entrer.

Bonne navigation, d'abord au moteur puis à la voile. Doug Le glisse bien. A 11h15 nous passons le cap Melangavi qui marque l'entrée dans la baie de Corinthe. Nous ne sommes plus très loin de Posidonia, l'entrée Ouest du canal.
Le cap Melangavi

Là encore il faut s'annoncer à la VHF sur le canal approprié (pour Corinthe c'est le 11).

Sans le canal (creusé à la fin du 19 ème siècle) le golfe de Corinthe serait un cul de sac pour les bateaux.

Aujourd'hui on peut donc passer de Corinthe en Saronique sans faire le tour du Péloponèse.

Mais il faut quand même s'acquitter d'une « petite » taxe ( en fait c'est le canal le plus cher du monde au mile parcouru!) et attendre que l'autorisation d'embouquer le canal vous soit donnée.

Dans le canal les bateaux ne peuvent pas se croiser, donc les convois passent à tour de rôle, dans un sens puis dans l'autre et par ailleurs, bien que de nombreux ponts franchissent le canal, un pont qui s'abaisse dans l'eau ferme l'entrée Ouest du canal, il faut donc aussi tenir compte du flot des voitures...

Finalement, à 12h05 nous sommes devant l'entrée et à 14h05 nous obtenons l'autorisation de passer.
L'entrée dans le canal

Nous entrons dans une tranchée étroite de 25 mètres, coupée droit dans la pierre sédimentaire calcaire. Les falaises culminent à 79 mètres de haut. Trois ponts l'enjambent et quelques adeptes d'émotions fortes s'y lancent au bout d'un élastique !
La tranchée étroite

Capitaine attentif

A 14h50, après 3,2 miles de navigation dans le canal nous nous amarrons au quai des autorités pour aller régler la note : 182 euros pour notre 11,96 mètres !

Attention, pour l'amarrage au quai sud, tenir compte du courant qui peut atteindre jusqu'à 2 nœuds et rendre la manœuvre plus délicate qu'il n'y paraît ! Nous avons dû nous y reprendre à deux fois et avons amorti « à l'arrache »un bateau espagnole qui arrivait un peu vite...

Nous suivons l'exemple et les conseils de l'équipage du Sproutz, qui vient de nous donner un coup de main pour l'amarrage, et profitons de la présence d'un petit camion citerne pour refaire le plein de gazoil. Il semblerait que ce soit plus rapide et plus assuré que dans les grandes marinas athéniennes où vous passez, de toute façon, après les bateaux de location.

Nous nous retrouverons à Korfos que nous atteindrons à 18h. Belle rencontre avec Fabio et Mariza qui naviguent en Grèce depuis 30 ans et en connaissent tous les recoins et toutes les bonnes adresses...ils nous ont donné de très précieux renseignements.

Korfos, encore une très belle baie fermée où vous pouvez choisir de mouiller en rade ou de culer à quai le long d'une taverne. Ici des pendilles sont même installées et les patrons du restaurant vous aident à l'amarrage...quel luxe !

Dimanche 22 et lundi 23 juin 2014

Après une bonne nuit réparatrice et une matinée calme nous quittons Korfos pour Poros (20 miles au sud)

Encore un site enchanteur : une île très proche du continent, une très grande baie fermée de toutes part, avec de très nombreux mouillages, une petite ville charmante où l'on trouve de nombreux services (notamment une laverie).
Arrivée sur le site de Poros

Nos amis y réservent des places sur la navette rapide qui les ramènera à Athènes mercredi matin.

Nous passons la journée de lundi dans le joli mouillage de Yerolimena, sous le Cap Dana.

Baignade dans l'eau chaude et claire, oursinade...les vacances !

Aucune méduse mais...des guêpes !