Jeudi 11 septembre 2014

Au retour de la chasse, le vent a tourné. Bien que très faible, il fait rentrer des vaguelettes dans la crique. Du coup, nous décidons de changer de mouillage.

Nous tournons la pointe Sud de Rinia et remontons dans le chenal entre Rinia et les îles Remmatia, pour aller mouiller dans le Nord de la baie Skinou.

Encore un endroit superbe, abrité de toutes les vagues : au Nord par la courbure de la côte et au sud par un haut-fond. Il est signalé par les guides, visible sur les cartes et vaguement identifiable visuellement par un petit piquet. Il faut le parer largement en le contournant par la gauche et en restant sur les fonds de 7 mètres...derrière pas une ride !
Côte Est de Rinia : la crique Nord de l'Anse Skinou
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Depuis le bateau nous pouvons commencer à admirer Délos. Le site est très grand.

Demain la météo est plus que favorable pour notre visite programmée de l'ancienne cité.

La légende dit que c'est là que Leto donna naissance aux deux jumeaux Apollon et Artémis... ça me semble un peu léger comme viatique !

Du coup, histoire de ne pas être complètement perdue ou ignare, profitant d'une bonne connexion, je me branche sur le site de l’École Française d'Athènes pour en savoir un tout petit peu plus sur Délos.



Je vous donne l'adresse pour satisfaire votre curiosité :

http://www.efa.gr/index.php/fr/recherche/sites-de-fouilles/cyclades/delos

C'est une vulgarisation à la fois accessible et savante.

J'ai vu confirmer ici l'hypothèse, depuis longtemps émise par mon capitaine, que les paysages ruraux de ces îles (les terrasses pour les cultures ainsi que les murettes bordant les enclos et les chemins ce qui permet la coexistence d'élevage et de cultures vivrières sur un petit territoire) sont restés pratiquement inchangés depuis l'antiquité !

Et puis j'ai réalisé que Rinia pourrait être un site archéologique presque aussi fameux que Delos. En effet, propriété du dieu Apollon, ou plus prosaïquement de son sanctuaire, non seulement elle fut la nécropole et la maternité de Délos (sur Délos, île sacrée, nul ne pouvait naître ni mourir) mais aussi son grenier à blé. Les échanges entre les deux îles étaient permanents.

Et, en effet, dans la baie où nous sommes mouillés, des vestiges de quais très anciens, de bâtiments, des tessons de terre cuite à profusion (bouts d'amphores, de tuiles et d'ustensiles divers), des strates évidentes d'occupations successives et des murettes dentelées...

Vendredi 12 septembre 2014

Le réveille-matin était réglé sur 7 heures, mais à 6h30 nous sommes déjà en train de prendre notre petit déjeuner.

Au petit matin par calme plat
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Nous traversons le chenal pour venir jeter l'ancre entre le Nord Est de la grande Remmatia et Delos (il y a un seuil à 2 mètres et on mouille juste derrière dans 5-7 mètres d'eau). Nous sommes quasiment dans l'ancien port commercial de l'antiquité.

A 8h30 nous aborderons Delos avec notre annexe, juste à l'ouverture du site, quelques 5 minutes avant l'arrivée du premier chargement de touristes en provenance de Mikonos.

Nous allons profiter du site, presque en solitaires et sans trop souffrir de la chaleur, pendant 2 bonnes heures : le quartier du théâtre et ses maisons privées avec péristyle, mosaïques et fresques, le théâtre et sa citerne remarquable, les restes des temples de Zeus et Athéna en haut du Mont Cynthe, la grotte du Cynthe ou d'Hercule, les temples des dieux des étrangers (égyptiens, syriens), nous avons également cheminé jusqu'au quartier du stade pour en voir les restes ainsi que ceux du gymnase et de la synagogue...

A Délos, ballade dans les rues du quartier du théâtre
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Doug Le depuis la maison de Cléopatre
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L'ensemble du site depuis le sanctuaire de Zeus en haut du Mont Cynthe
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Dans la grotte du Cynthe ou peut-être bien d'Hercule
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Ensuite, ce sera plus dur : très chaud et beaucoup plus de monde.

Nous terminerons par le musée et le secteur sacré.

La visite aura duré 4 heures...mais cela aurait pu être beaucoup plus !

Un petit conseil : allez chercher le beau plan du musée pour vous guider dans vos pérégrinations il est bien plus précis et efficace que celui qui est distribué à l'entrée.

J'ai beaucoup, beaucoup aimé cette visite : les traces évidentes de la ville, de ses habitations magnifiques, des activités des occupants de l'époque, du cosmopolitisme du site. Je pouvais m'y voir...c'est passionnant.

Nos amis grecs, Olivia et Spiros, avaient comparé le statut de la Délos antique à celui de la Suisse d'aujourd'hui. En effet, on peut soutenir la comparaison pour le secteur bancaire et pour la neutralité politique...il manque à la Suisse contemporaine d'être, en plus, un territoire religieux sacré.

Dernières précisions pratiques : le site est ouvert de 8h30 à 15h et pour 6 euros (3 seulement pour les plus de 65 ans de la communauté européenne) vous avez accès à tout !

De retour au bateau vers 13h, un peu fatigués mais absolument ravis nous mettons le cap sur Yiaros, nous amorçons le retour.

Nous arrêterons là notre exploration des Cyclades pour cette année, délaissant volontairement la trop touristique et agitée Mikonos.

Nous allons longer Tinos dont la côte Ouest ne présente pas beaucoup d'intérêt et ferons un arrêt à Yiaros pour la nuit : pas pour l'ambiance, mais pour les poissons !

Samedi 13 septembre 2014

Nous nous sommes réveillés pas du tout là où nous avions jeté l'ancre...

Déraper...cela ne nous était pas arrivé depuis très longtemps et en tout cas jamais par grand calme plat !

Comme quoi !



D'habitude lorsque nous mouillons (en Grèce nous faisons cette manœuvre de 1 à 2 fois par jour!!!), le capitaine recule tout doucement lorsque je laisse filer la chaîne qui se retrouve bien à plat prête à changer de sens si le vent tourne et vérifie si elle a croché. Là, la chaîne est restée en tas et lorsque le vent a légèrement forci (oh à peine, heureusement !), la chaîne a fait un joli nœud avec l'ancre qui bien sûr ne s'est pas replantée puisqu'elle était tirée par la pointe...alors nous nous sommes gentiment promenés le long de la côte sur au moins 500m avec le courant !

Depuis Yiaros nous visons les Îles Petaloi, celles que nous avions beaucoup appréciées au Sud Ouest d'Eubée.

Le vent de Nord est suffisamment établi pour que nous naviguions au près, plutôt serré, sous trinquette et Grand Voile.



Un peu de gîte, une bonne moyenne à la voile, jusqu'à être à l'abri d'Eubée où le vent est tombé d'un coup !

Nous entrons entre les îles Petaloi par grand calme.

Au moment de mouiller la chaîne refuse obstinément de descendre. Il faut aller ouvrir la trappe de devant pour la démêler.

Décidément c'est le jour !

Nous finissons par tout remettre en ordre et mouillons enfin devant la petite île privée de Tragos !

Quel contraste entre ici et les Cyclades : l'eau y a perdu son exceptionnelle transparence, elle est pourtant encore belle et chaude mais elle n'est plus aussi cristalline et la végétation à terre est devenue plus abondante, il y a des arbres !!! Une autre ambiance maritime dans ce même pays aux îles multiples.

L'île de Tragos dans les Petaloi, une autre ambiance
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Dimanche 14 septembre 2014

Nous entamons notre remontée vers le chantier où nous pensons hiverner le bateau. C'est au fond, ou presque, du Golfe Sud d'Eubée, en face d'Erétria.

Première étape, l'anse de Voufalo (Bouphalo) dont je vous ai déjà vanté la beauté !

Nous nous y sommes installés en début d'après-midi.