Du dimanche 8 juillet au mercredi 11 juillet 2012

Vers 9h30, après avoir envoyé le billet précédent, nous quittons le ponton de la marina de la Linea (bon marché pour le sud de l'Espagne, 17 euros la nuit). Nous mettons le cap direct sur le Cabo de Gata, 160 miles nautiques dans le 159°.
Les conditions sont favorables, le vent est portant puis faiblissant, du coup on doit pouvoir négocier le courant au Cabo de Gata, même s'il s'avère puissant.

Nous sortons de Gibraltar, poussés par du vent d'ouest, voiles en ciseaux, génois tangonné à tribord : Doug Le aime ça et caracole. Le Super Maramu qui sort en même temps que nous ne doit pas savoir tangonner !!! Il tire un bord à terre et ne nous doublera au moteur que le lendemain matin vers 10h30 !
Finalement, est-ce que ça vaut vraiment le coup un Super Maramu ?

Nous doublons le Cabo de Gata le lendemain vers 11h, tout est calme, le moteur ronronne.




Quelques 20 nm plus haut nous attend la Cala San Pedro. Je ne suis pas certaine que vous vous en souveniez...c'est une crique dans laquelle nous avions mouillé de nuit à l'aller en nous promettant d'y revenir tant elle nous avait plu ! C'est dans un des tous premiers billet avec une photo de la lune sur la falaise !

Arrivée à San Pedro

San Pedro

Effectivement cette crique est spéciale. En fait c'est une oasis qu'aucune route n'est venue changer en « urbanisation ». Dans ce paysage sec et désertique, trois sources, un château en ruines, d'anciennes cultures en terrasse autour des points d'eau et de nouveaux habitants ! Ces nouveaux habitants sont des occupants sans titre qui ont restauré quelques habitations, se sont remis à cultiver leur jardin et tout doucement reboisent. Deux d'entre eux sont venus nous accueillir nous expliquant qu'ici ils étaient « anarchistes » et qu'on n'y rencontrait pas la police ! Sur la plage de nombreuses petites tentes multicolores occupées par de jeunes touristes qui apprécient le lieu.
En effet, il ne faut pas moins d'une heure à pied, en plein soleil pour atteindre San Pedro depuis le premier village...sinon il faut un bateau !
San Pedro depuis le chateau

San Pedro

San Pedro

Le lendemain matin, de bonne heure, la police débarque ! Elle réveille les campeurs et leur fait plier leur bardas ! Pas de camping dans la réserve !

Ici, comme partout, gratuité, itinérance...ça dérange !

Nous resterons 3 jours dans ce secteur entre San Pedro, Las Negras et l'Ensenada de Rodalguilar, sous un ciel sans nuage ! Nous y avons retrouvé une eau chaude comme sous les tropiques et d'une transparence toute méditerranéenne !
Nous n'avons plus du tout froid !

Jeudi 12 juillet 2012

Nous nous rapprochons de Carthagène avant de viser Ibiza.

Pas de vent, une navigation au moteur qui nous permet d'explorer ce morceau de côte...Jean-Claude avait des souvenirs de lointaines vacances d'été à Cantal de Mojacar : un camping en plein soleil, sans arbre et sans eau, ou presque (la ration était de deux cruches par jour et par tente !), un paysage minéral, une solitude garantie !

Cantal de Mojacar aujourd'hui
Cantal de Mojacar

Aujourd'hui cette côte a été urbanisée de manière massive et la plupart du temps illégale !

Hotel illégal
La gardia passe!
Hotel illégal

Des constructions mégalo qui, avec la crise, se sont arrêtées. Les grues sont en place, elles ont fini de tourner. La bulle immobilière de l'Espagne a bien éclatée et les jeunes espagnols paient aujourd'hui un lourd tribut en chômage !

Vers 18h, nous mouillons dans l'Ensenada de Mazarron, juste avant Carthagène.


Du vendredi 13 au mercredi 18 juillet 2012

Lever du jour sur les falaises avant la baie de Carthagène
Lever du jour sur les falaises de Carthagène

Vendredi, 8h15 : c'est parti pour Formentera ! Navigation sans histoire, au cours de laquelle nous remontons une bonite et qui nous fait franchir le méridien de Greenwich.
A 18h50 notre longitude est de 000°00'644 E, voilà nous venons juste de passer à l'Est !

Samedi 14 au matin nous prenons une bouée dans l'anse de Sahona à Formentera et j'empoigne mon téléphone pour souhaiter un bon anniversaire à mon petit-fils, le deuxième, né un jour de Fête Nationale !

Les bouées installées dans certains points des Baléares font partie des opérations « préservons les posidonies ». Vous ne le saviez pas mais ce sont des plantes sacrées ! Les ancres des plaisanciers les arrachent et elles disparaissent ! Alors on met des corps-morts et au bout de quelques mois, là où la chaîne du corp-mort tourne sans arrêt il y a un beau rond de sable et plus du tout de posidonies ! Nous pensons que les rejets chimiques les endommagent plus sûrement que les ancres et nous avons constaté que dans le port de San Antonio elles prolifèrent dans un environnement a priori très hostile...bon ! Peut-être y aura-t-il un jour une vraie évaluation scientifique !
Les bouées sont gratuites mais le système de réservation est quasiment ubuesque !
Bon à savoir, la réservation court chaque jour jusqu'à 18h, après la bouée est libre : donc si vous arrivez après 18h et que vous prenez une bouée elle est disponible pour la nuit !

Bref à 14h nous sommes priés de partir et nous allons mouiller sur le sable devant la grande plage de Sabina. Pas de bouée, le mouillage est autorisé mais que de monde !
Des bateaux à moteurs qui vont qui viennent, des jet-skis des zodiacs...tout ça lève une mer digne de l'océan atlantique et en plus ça met la musique fort, ça fait du bruit...

Nous sommes vraiment revenus en Méditerranée ! Aux Antilles pas de bateaux à moteur et encore moins aux Açores ! Et, il faut le constater, les comportements des plaisanciers à voiles sont quand même plus écolos et plus respectueux de la sérénité des voisins que ceux des propriétaires de vedettes, sans parler de ceux de « cigares » !

Nous tentons notre chance dans les criques de la côte sud d'Ibiza, cala Jondal à côté de Port Roig...toujours du monde !

Nous avions connu Ibiza sans personne sauf à Espalmador...là il y en a partout !
C'est toujours aussi beau mais cela devient une destination de demi- saison si l'on veut y goûter la tranquillité.
Du coup le capitaine regarde son équipière, et elle regarde son capitaine et ils décident de rentrer !!!

Le 17 juillet nous faisons un arrêt à San Antonio où la Marina a été agrandie mais où il reste un bel espace de mouillage.
Nous en repartons le lendemain après avoir fait un dernier avitaillement, nous passerons la nuit du 18 dans une des criques de la côte Nord, la Cala San Miquel d'où nous traverserons pour Canet.

Jeudi 19 et vendredi 20 juillet 2012

Dernière ligne droite, dernière traversée pour rejoindre notre point de départ, notre port d'attache, retrouver notre anneau ! 211 miles nautiques au 30° jusqu'au Cabo Creus puis 26 au 350° jusqu'à Canet-en-Roussillon !

Le créneau météo est favorable, c'est à dire comme souvent l'été en Méditerranée occidentale, vent faible ou nul avant la tramontane.

Le Nord Ouest est annoncé pour la nuit de vendredi à samedi, avant rien ou presque rien !
Ce sera une nouvelle navigation au moteur !
La visibilité est exceptionnelle on aura vu Majorque depuis le départ d'Ibiza, le 19 à 6h30, et tout au long de la journée du 19.

Sinon, rien à raconter sauf un arrêt intempestif du moteur à la fin du golfe de Rosas !
Problème d'alimentation ! Et voilà, le capitaine voulait faire l'entretien complet du moteur à l'arrivée mais il aura dû changer son filtre à gazole, colmaté, un tout petit peu avant la fin !
Une fois le filtre changé c'est reparti tout à fait normalement !

Le 20 juillet, à 19h nous passons la jetée du Port de Canet et à 19h30 nous sommes de nouveau amarrés au F51, parés pour la tramontane qui commence à souffler !

C'est fini, la boucle est terminée !

Il y aura encore un dernier billet de conclusion...et puis il faudra attendre que Doug Le reprenne la mer pour un long périple...printemps 2014, peut-être, Grèce-Turquie, la Méditerranée orientale que nous ne connaissons pas ? On verra.