Du 6 au 10 août 2014 : Promenade le long de l’Île d'Eubée

Eubée c'est son nom traditionnel en Français mais ici on dit plutôt Evvoia ou Evia.

Pour ceux dont les références à la Grèce antique sont premières, au Vème siècle avant notre ère, cette île abritait des cités grecques puissantes et indépendantes, comme Erétria et Kalkis. Quand les Perses ont envahi la Grèce, la cité d'Erétrie a cru pourvoir résister à la puissante flotte et armée perses...elle fut complètement rasée et sa population détruite ou déportée en esclavage !

Peu de temps après la jeune démocratie athénienne repoussait l'armée perse à Marathon à quelques miles de là sur l'autre rive du Golfe de Pétalion. La suprématie d'Athènes s'est joué là !

Mercredi 6 août 2014

Il est près de deux heures lorsque nous quittons Aminvoriou et doublons le Cap Strongilo de l’Île d'Eubée très exactement en face du Cap Marathon.

Nous quittons Aminvoriou

Après une matinée active, nous reprenons notre exploration en sauts de puce vers le Nord.

Nous longeons l’Île Stira, et la côte d'Eubée jusqu'à l’Île Kevallinia. Peu de végétation, peu d'habitations, toujours de hautes montagnes et des routes sinueuses et abruptes qui relient hameaux et villages entre eux. Nous observons un moment le bus qui emprunte une piste du bord de mer et entreprend, dans un nuage de poussière, des ascensions lentes et difficiles... nous sommes plus rapides que lui !

Nous passons par le chenal étroit entre Kevallinia et Eubée et pénétrons dans la longue baie d'Almirapotamou : bel abri contre le Meltem.

Mais tout au fond l'environnement n'est pas très attrayant : un petit quai d'un côté, un camping de l'autre, le capitaine n'est pas séduit, d'ailleurs il n'a fait aucune photo. C'est tout dire !

Nous continuons notre route... nous avons encore le temps de trouver un mouillage sympa avant la nuit.

A la sortie de la baie, en remontant vers le Golfe de Voufalo, nous repérons une belle crique (dont je n'ai pas pu trouver le nom) et décidons d'y mouiller pour la nuit. Elle est très abritée du Meltem qui souffle encore, sa rive nord est bordée d'une magnifique propriété, le fond de vase est d'excellente tenue, les oliviers poussent jusque sur la plage, nous y sommes seuls...tout nous plaît.

Nous n'avons pas vraiment fait attention au ciel qui se couvre...progressivement il devient gris foncé puis noir, le tonnerre se met à gronder, les éclairs zèbrent le ciel...ça y est l'orage vient sur nous, il arrive de la mer et son vent génère très vite de grosses vagues qui rentrent dans notre havre : le mouillage n'est plus tenable il nous faut partir !

Heureusement, l'anse de Voufalo (on voit aussi écrit Bouphalo) n'est qu'à quelques miles. C'est un petit paradis : une anse quasi circulaire avec une entrée en chicane, abritée de tous les vents. Nous y arrivons sous la pluie et serons le troisième bateau de passage mouillé au milieu de la baie. Au quai, des barques de pêche colorées et une taverne qui nous tend les bras.

Arrivée à Voufalo

Il ne nous faudra pas longtemps pour mettre l'annexe à l'eau et, en quelques coups de rame, rejoindre le quai pour aller nous y restaurer.

L'ambiance est bon enfant, des familles entières y conduisent leurs activités du moment, les enfants sont installés devant un film sur l'ordinateur, les grands-parents devant un verre...et nous devant notre repas, à chacun son tempo !

La nuit sera paisible et fraîche !

Jeudi 7 août 2014

Voufalo est si joli et si calme que nous décidons d'y rester un jour de plus. J'ai même pu y faire faire une machine de linge chez Stella !
Voufalo depuis la colline



Les tortues peuvent y couler des jours tranquilles

Il n'y manque que de quoi s'approvisionner pour être une destination parfaite ! Mais nous avons parcouru les quelques rues du hameau sans trouver trace d'une épicerie. Il vaut donc mieux y arriver la cale pleine même si les tavernes sont très accueillantes (il y en a deux en fait) !

D'ailleurs, le second soir, sous le soleil, les tavernes affichent un air de fête !

Deuxième nuit paisible !

Vendredi 8 août 2014

Nous levons l'ancre en fin de matinée mais nous reviendrons à Voufalo, c'est certain !

Nous nous dirigeons vers une autre anse apparemment abritée de tous les vents. Elle s'appelle Karavos. C'est le port d'une plus grande ville, Aliverion, située à 30 minutes de là à l'intérieur des terres.

Karavos est effectivement une grande baie bien abritée mais un équipement industriel imposant (une grande station énergétique et une énorme cimenterie) en gâche définitivement toute la moitié Est.

Pour le reste la baie semble équipée, un quai public la ceinture et deux pontons y sont implantés. Mais faute d'une gestion rationnelle du site nous n'avons pas pu nous mettre à quai. Les emplacements à grands et moyens tirants d'eau sont presque tous occupés par des barques locales à fond presque plat. En revanche, en accédant au morceau de quai disponible côté môle extérieur, sous le phare d'entrée, nous avons talonné, et le bout de quai disponible côté village est interdit à tous les bateaux pour cause d'effondrement probable du quai lui même !

Finalement nous avons mouillé au beau milieu de la baie sans que personne n'y trouve à redire.

En journée le port semble très amorphe, on y découvre une minuscule épicerie, une boulangerie et c'est tout. Du coup on se demande qui peut bien fréquenter toutes les tavernes qui l'entourent...

Le soir tout s'anime, les familles entament la promenade et les tables se remplissent. Nous nous laisserons tenter et dégusterons un délicieux calamar grillé.

Tout sera calme jusqu'à minuit puis la musique du night club local envahira notre sommeil par vagues successives ! Jusqu'à 8 heures du matin ! Elle n'était pas très forte, mais la disco grecque, même en sourdine, dépasse tout ce qu'on peut imaginer de pire !

Karavos : il y a peu de chance pour que nous y revenions !

D'ailleurs... pas de photo !

Samedi 9 et dimanche 10 août 2014

Nous ne sommes plus qu'à une quinzaine de miles du chantier où nous pensons laisser notre bateau à l'hivernage, l'Evoikko Sea Center à Halkoutsi près d'Oropos mais...le vent et les vagues sont très désagréablement de face pour s'y rendre...

Nous préférons renoncer à cette visite et profiter du vent portant pour nous rapprocher de Porto Rafti. Bon endroit pour récupérer ma petite sœur qui arrive mardi à l'aéroport de Spata.

Du coup, après une halte à Marmari où nous avons refait le plein de vivres, nous nous sommes installés dans le joli mouillage de la crique Nord Ouest de l’Île Xéro, une autre Pétaloi.
Au Nord Ouest de Xero

Coucher de soleil depuis Xero

Et sourire de l'équipière

Bien abritée du Meltem, elle est complètement ouverte à la houle d'ouest qui rentre sur le matin.

Nous glissons donc entre les îles vers un mouillage abrité des vagues. Au passage nous observons le petit port privé implanté au sud de l’Île Tragos...ils ont même un petit cargo pour aller faire les courses.

Nous nous installons pour la journée au sud de Xéro l'arrière du bateau accroché aux rochers...sans internet !
Petite chapelle blanche au sud de Xero

En fin d'après midi nous regagnons un mouillage déjà testé, celui de Vasiliko au sud de Mégalo où nous sommes assurés de dormir tranquilles.

Ces îles Pétaloi sont vraiment splendides !

Ainsi nous aurons fait une jolie petite boucle dans ce golfe étroit et venté.