Du 16 au 19 juin 2014 : d'Ithaque à Itéa

Lundi 16 juin 2014

Encore une bonne adresse hier au soir, trouvée dans le guide du routard : une taverne juste sur le port de Frikes qui vous sert du chevreau à l'abricot, très demandé, très goûteux et très abordable !

C'est aussi un endroit où les vendeurs ambulants de fruits et légumes viennent vous proposer leurs produits, souvent locaux.

L'un d'eux est venu jusqu'au bateau. Jean-Claude et lui ont eu des échanges intéressants : lui tentait habilement de nous refiler un fruit pourri sur deux ou trois et Jean-Claude les lui faisait remettre dans son camion...Ils ont palabré un moment !
Une belle trogne de colporteur

Nous quittons Frikes en fin de matinée par un petit vent de sud...près serré tranquille jusqu'à Vathi.

C'est la ville principale d'Ithaque, nichée dans l'isthme qui relie les deux péninsules de l'île. C'est un cercle presque complet entouré de montagnes. Les bateaux choisissent de se mettre à quai quelque part sur le cercle ou de mouiller en rade par 6 -7 mètres de fond. Nous mouillons le temps du déjeuner.
Vathi à Ithaque

En quittant Vathi

Une impression se confirme pour les 4 membres de l'équipage : celle d'une très grande liberté, un peu comme autrefois. On s'installe où l'on veut, comme on veut, dans des sites somptueux ; personne ou presque ne fait de remarque, les gens sont gentils et accueillants... ! Pour les grecs qui ont une longue tradition de marins, les gens qui viennent par la mer ne sont pas considérés comme des envahisseurs, et tout est prévu pour eux, contrairement par exemple aux Îles Baléares.

Peut-être ne faut-il pas trop l'ébruiter, juste en profiter !

Dans l'après midi nous longeons la côte Est d'Ithaque vers le sud, histoire d'admirer les belles plages qui la bordent puis nous jetons notre dévolu et notre ancre dans une belle baie, à l'abri de l'îlot Pera Pighadi.

Mardi 17 juin 2014

Voilà, nous quittons Ithaque et les Îles Ioniennes. Nous ne les avons pas toutes visitées et avons gardé Céphalonia et Zakhintos pour la fois prochaine !

Nous visons l'île d'Oxia qui se situe juste à l'entrée Nord du Golfe de Patras. Le vent est orienté Sud, 8 à 10 nœuds. Nous naviguons au près sous un ciel tout gris.

Arrivés à Oxia nous constatons que tous les mouillages abrités, toutes les échancrures profondes de cette petite île sont complètement occupés par des pêcheries. Nous poursuivons donc notre route, entrons dans le golfe dont la rive nord est très plate et peu profonde et visons Messalonghi.

Encore un site étonnant qui ne correspond en rien aux représentations classiques que nous avions de la Grèce.

On accède à Messalonghi par un long canal balisé et dragué à 5-6 mètres dans le marais. Il est bordé par des maisons de pêcheurs sur pilotis...on pourrait se croire dans le bassin d'Arcachon...

Les maisons sur pilotis le long du canal de Messalonghi

Attention, le canal dragué est très étroit : se tenir bien au milieu, le risque d'envasement côté bouées vertes est réel ; nous avons vu deux voiliers se faire prendre ! Au bout du canal, une grande baie : la marina est à gauche, les quais ceinturent le reste de la baie.

Le guide indique qu'on peut mouiller au centre par 6-7 mètres.

Nous sommes installés depuis une demi-heure lorsque les autorités portuaires viennent nous demander de nous déplacer, soit à la marina, soit au quai. Le mouillage serait-il interdit ? Rien ne l'indique mais nous ne discutons pas et faisons une manœuvre vers le quai public (gratuit bien sûr!) où nous bénéficions d'une prise d'eau pour laver le bateau et refaire le plein d'eau.

Nous y faisons des rencontres très agréables : des français connaisseurs et amoureux de la Grèce et des suisses, propriétaires d'un Sharki magnifiquement équipé, affichant un tour du monde de 13 ans au compteur entre autres...de quoi échanger quelques tuyaux toujours utiles.

Dans le fond de la baie habitent de grosses tortues. Bien que trouble, l'eau ne doit pas être très polluée car les tortues ne le supporteraient pas !
Une belle tortue de la baie de Messalonghi

On peut comprendre que ce site soit choisi par de nombreux bateaux pour l'hivernage à flots même si, l'hiver, on doit atteindre le calme plat absolu côté animation sociale à Messalonghi.

Mercredi 18 juin 2014

Départ du quai de Messsalonghi à 9h40. Temps très calme, pas un souffle. Objectif : entrer dans le Golfe de Corinthe.

Les deux golfes de Patras puis Corinthe, sont alignés d'Ouest en Est et séparés (ou reliés) par le détroit de Rion et Andirrion. Ce détroit, très étroit, d'un mile de large, marque donc l'entrée Ouest du Golfe de Corinthe. Il est fréquent d'y rencontrer un assez fort courant qui porte à l'Ouest

Aujourd'hui, un des plus grands ponts suspendus du monde enjambe le détroit et relie par la route Rion au Sud et Andirrion au Nord. Les bateaux passent dessous selon un protocole précis. Cinq miles avant le pont, les petites unités doivent appeler Rion Traffic sur le canal 14, pour obtenir les instructions pour le passage sous le pont. On vous indique alors sous quelle arche vous devrez passer en vous précisant le nombre de piliers sur votre gauche et sur votre droite...tout cela en anglais, bien sûr ! Un mile avant le pont vous vous faites confirmer la permission de passer !

Ce n'est pas si compliqué !

C'est un très bel ouvrage d'art même s'il n'est pas aussi aérien que notre viaduc de Millau !
Le pont de Rion-Andirrion

Impressionnant...pourtant il y a encore 15 mètres de marge

Dès le pont franchi, le vent d'ouest se lève 10, 15 puis 20 nœuds et nous filons, sous foc tangonné, vers...

Finalement ce sera l'île de Trizonia.

Dans une très jolie baie arrondie sur sa façade Est une marina a été construite...jamais terminée. Les infrastructures principales sont là : digue, contre-digue, quais mais les pendilles, les postes pour l'eau et l'électricité, les sanitaires et le bureau du port n'ont jamais été installés.

Ce qui aurait dû être une gentille marina s'est transformé en cimetière à bateaux et abri pour bateaux- ventouses (Tiens ! Nous avons déjà rencontré ça en Sicile!)

S'il y a une place à quai, vous pouvez vous y amarrer, « alongside ».

Nous préférons le mouillage dans la baie, également très abrité.
L'île de Trizonia

A terre, nous avons trouvé un petit Mini market pour le ravitaillement d'appoint et quelques tavernas dont une que nous avons testée pour vous, le soir même. Elle s'appelle Calypso et nous nous y sommes régalés.

Excellente étape !

Jeudi 19 juin 2014

Relativement tôt, vers 8h45, nous levons l'ancre à Trizonia, destination Itéa, au pied du site de Delphes.

Des vents portants de force 4 à 6 Beaufort sont annoncés.

Ils sont au rendez-vous, nous naviguerons à belle allure sous foc. Doug Le glisse et nous emmène à 6 -7 nœuds parfois 8...ça faisait longtemps qu'on n'avait pas fait une belle navigation à la voile.

Encore un bon vent à l'arrivée dans la baie d'Itéa

A 12h20 nous nous amarrons au quai Sud de la marina d'Itéa. Encore une marina inachevée... Le guide précise d'ailleurs qu'on s'amarre « alongside », « where is convenient ». Il y a de la place et le capitaine peut choisir son quai...heureusement que nous sommes quatre car la manœuvre par 25 nœuds de travers n'est pas si facile.

Au quai à Itéa

Le vent continue à souffler autour de 20 nœuds mais nous sommes bien arrimés et parfaitement abrités. Le capitaine en profite pour faire sa vidange.

La marina est juste sous le village de Delphes perché dans la montagne


Elle est pourtant déserte...

Demain nous passerons la journée à Delphes. J'en suis toute excitée. Je vous raconterai dans le prochain billet.