Pour repartir loin et pour longtemps nous avons fait faire peau neuve à notre bon vieux Sharki... Je vous liste tout ça, tous les travaux et acquisitions, histoire d'informer les amateurs de voyage qui pensenseraient que la plaisance rime exclusivement avec plaisir et douceur... Dans plaisir il faut inclure le bricolage incessant pour entretenir le navire !

Alors voilà, en octobre 2013 nous avons profité des travaux du port de Canet (ils nous ont fait un beau ponton tout neuf !) pour hiverner à sec.

Du coup le bateau a eu droit à un carénage sérieux (décapage de la vieille couche, Interprotect plus 2 couches d'antifouling) et à une vérification des éléments sous-marins (changement de la vanne d'arrivée d'eau moteur et changement de l'hélice du propulseur perdue lors d'une manoeuvre malencontreuse dans le port de San Antonio à Ibiza l'été dernier).

Nous avons également lazuré les bois extérieurs. Il y en a très peu sur le Sharki mais il faut quand même y passer une couche de temps en temps.

Le 14 mars 2014, après une magnifique saison de ski (eh oui, si les retraités sont débordés c'est qu'ils veulent profiter de tout et à fond !) nous étions de nouveau sur l'eau.

Et là, nous avons :

  • Changé tous les vaigrages et revêtements intérieurs. Le bateau est de 1989. A cette époque les revêtement intérieurs de tous les bateaux étaient en vynile sur mousse néoprène, collés à la colle néoprène. Au bout de 10 ans la mousse se désagrège et le revêtement tombe. Les propriétaires précédents l'avaient recollé, agraphé, maintenu avec des baguettes...bref il fallait le changer. Même si dans les Amel il y a beaucoup de bois, refaire, tout l'intéieur du bateau n'est pas une petite entreprise. D'autant que la vieille poussière et la vieille colle néoprène qu'il faut absolument gratter et poncer pour pouvoir coller un nouveau revêtement, non seulement s'infiltrent partout (nez, yeux, gorge, poumons, oreilles) mais aussi et surtout s'avèrent être hautement toxiques. Le néoprène est un neurotoxique qui provoque des vertiges très importants assortis de nausées. Mon capitaine, pas assez protégé au début des travaux alors qu'il ponçait à la brosse laiton sur disqueuse, en a subi les conséquences (un peu comme une "cuite" carabinée qui a duré une bonne semaine!). Avis aux marins qui voudraient entreprendre ce type de travaux : masque étanche avec filtre, INDISPENSABLE!
  • Changé la pompe du groupe d'eau sous pression et ainsi réglé un problème de fuite récurrent depuis un an.
  • Remplacé notre WC RM 69 par un Jabsco, simplement parce que RM a fondu les plombs et qu'il est très difficile voire imposible de trouver des pièces de rechange.
  • Fait faire des joues de protection du cokpit toutes neuves.
  • Fait changer la carte électronique de notre centrale B et G (malgré ça, il y a toujours une donnée qui se calcule mal...le capitaine fera peut-être un post la dessus !).
  • Vérifié les feux de navigation et changé le feu de hune.
  • Vérifié le fonctionnement des pompes de cale et nettoyé les filtres.
  • Pris livraison d'une magnifique trinquette sur emmagasineur (tout un roman la trinquette ! ) Quand on l'aura bien en main je vous raconterai son histoire!
  • Vérifié le fonctionnement des panneaux solaires (qui marchent) et de l'éolienne dont le régulateur ne fonctionne plus. La vérification fut trop tardive pour que nous puissions partir avec un régulateur dit de substitution. Avec un peu de chance il arrivera en Grèce avec nos amis début juin. Nous avons une Silent Wind et la société Spreco au Portugal été performante, efficace, parlant français et...pas trop chère (à signaler !).
  • Et enfin, dans la catégorie "lastminute.com", changé notre pare-brise. Nous sommes passés du plexiglass au verre feuilleté et l'avons mis en place la veille du départ !

Au final (provisoire bien sûr), le 9 mai 2014, pour nous lancer à la découverte de la Méditerranée Orientale nous avons un bateau tout lisse de dessous, tout propre et sain de dedans avec un cokpit tout lumineux, avitaillé pour faire le tour du monde ...un équipage un tout petit peu fatigué !

Du samedi 10 mai au lundi 12 mai 2014 : 1ère étape, un direct Canet-en-Roussillon / Sud Sardaigne

Le samedi 10 à 8h nous larguons les amarres. La météo est favorable pour une route directe. Jusqu'à l'Isola San Pietro (pointe sud ouest de la Sardaigne) il y a 330 miles à courir dans le 130.

Nous commençons au moteur avec très peu de vent par mer belle. Conditions juste idéales pour une reprise sans secousse !



A 14h30 un gentil vent de sud sud-ouest nous permet de continuer à la voile à 6 noeuds, sur mer plate, jusqu'à 23h où le moteur ronronne à nouveau.

Grand calme pour notre première nuit en mer.

Le dimanche 11 mai, à 7h30 après le petit déjeuner il reste 170 miles à courir : tout va bien !

A 9h, histoire de faire un peu d'exercice, Jean-Claude suggère de faire un essai de trinquettes jumelles. En effet, nous avons débarqué notre spi "easy rider" et installé le ballooner Amel dans la chaussette. Le génois tout déroulé est tangonné à babord et le ballooner à tribord...ça marche ! Même par tout petit temps Doug Le veut bien avancer à plus de 3 noeuds.

Canet-Sardaigne Trinquettes jumelles

Mais le vent faiblit encore et nous revenons au ronronnement du Yanmar.

A 13h35, en pleine sieste du capitaine, un départ de canne !

Nous remontons un petit germon.
1er germon du voyage

En moins d'une heure le thon est démonté, filmé, mis au frigo. La préparation au citron pour l'apéro du soir est achevée ainsi que le nettoyage de la plateforme arrière et du capitaine !

Nous avons vite retrouvé nos marques !

Un repas du soir à faire pâlir d'envie et de jalousie tous les amateurs de sushis ! Ce petit germon presque cru...un vrai délice !

A 23h nous renvoyons le génois et l'artimon et naviguons toute la nuit à la voile.

Une deuxième nuit très confortable.

Finalement nous avons très vite retrouvé nos habitudes de vie en mer que ce soit pour la marche du bateau ou encore pour manger ou dormir...une reprise sans problème.

Lundi 12 mai, à 10h la Sardaigne est bien en vue; Jean-Claude fait les premières photos et je hisse le pavillon italien.
Sardaigne en vue
A l'approche de la Sardaigne

A 11h45, nous longeons la côte ouest de l'Isola San Pietro, j'envoie les textos à la famille et au amis et nous décidons de poursuivre notre route jusqu'à un mouillage au sud de la Sardaigne.

Nous allons longer l'Isola San Antioco et passer le Cap Teulada entre l'Isola de la Vaca et celle du Toro
L'Isola de la Vaca est passée Passons côte sud

Il fait bon et chaud !

Toute la côte ouest du golfe entre le Cap Teulada et l'Isola Rossa est interdite au mouillage et à la pêche.

Entrée dans le Golfe de Teulada

Golfe de Teulada

Tout au fond derrière l'Isola une petite marina et à l'extérieur de la jetée, devant la plage une zone de mouillage sans personne.

Porto Teulada derrière Isola Rosa

A 17h10 le mouillage au fond du Golfe de Teulada sur fond de sable est terminé.

Une première étape sous la protection bienveillante d'Eole et Poseïdon !

Une troisième nuit réparatrice !

Lundi 13 mai

Douce matinée où j'apprécie une bonne douche chaude dans notre cabinet de toilettes tout neuf. Nous gonflons notre annexe toute neuve (elle aussi !) sur le pont sans trop de difficultés. A peine plus courte que la précédente elle a trouvé sa place sur la plage avant à la perfection !

Le wifi du port Teulada est accessible, du coup Jean-Claude a pu télécharger les fichiers météo et moi je me suis mise à mon premier billet.

Un fort coup de vent de nord est annoncé pour cette nuit. Nous la passerons bien à l'abri !

Seul souci pour l'instant la santé du père de Jean-Claude. Nous suivons l'évolution à distance et nous sommes prêts à prendre l'avion pour un retour rapide si nécessaire.