Mercredi 28 et jeudi 29 mars 2012

Mercredi à 7h du matin, départ de Cumberland à Saint-Vincent, arrivée à Rodney Bay à Sainte-Lucie le mercredi en fin d'après-midi et à Grande Anse en Martinique, le jeudi à l'heure du déjeuner : voilà la dernière étape de notre boucle Martinique-Grenade-Martinique.

La météo est devenue nettement plus clémente, les alizés sont modérés, inférieurs à 20 nœuds (4 à 5 Beaufort), plein Est avec une pointe de Sud, la houle est quasi nulle...le temps idéal pour naviguer. Tout dessus (génois, grand voile, artimon), Doug Le caracole. Comme la mer est calme nous percevons nettement les zones de courants qui sont fréquents et puissants dans le secteur. Au changement d' orientation des courants la mer se met à « frisotter », elle s'agite, la rencontre des courants contraires génère plein de petites vagues désordonnées, le bateau accélère ou décélère brutalement et change de cap sans qu'on ait, si peu que se soit, touché aux réglages. Entre Sainte-Lucie et la Martinique le courant porte vigoureusement à l'Ouest à 3 nœuds.

Juste avant la zone perturbée nous avons admiré, d'un peu loin il est vrai, une baleine qui sautait au dessus de l'eau.

Baleine qui saute
baleine

Dans le passage nous avons décroché deux poissons. Le premier était sans doute un gros thon, il a pris les 500m de fil sans qu'on puisse le ralentir et a cassé en bout de ligne. Le deuxième, une coryphène de belle taille, s'est décroché sur un « looping »...déception du capitaine !

Donc les poissons sont là, à la rencontre des courants...comme dans toutes les mers du monde.

Vendredi 30 et samedi 31 mars 2012

L'équipage récupère (de quoi...on se demande!) à Grande Anse. En tout cas il y retrouve ses petites habitudes : Un tour au bourg pour passer au Veau d'Or (cette fin de semaine c'est du bœuf) et sous la halle pour faire le plein de fruits et légumes. Nous revenons, entre autre, avec un bouquet pour la soupe « zabitan » qui fera un pot au feu délicieux ! Dans ce bouquet de légumes il y a une brassée de pousses vertes que nous ne connaissons pas, des « épinards ». N'hésitez pas, ce sont de délicieux légumes verts qui ne sont pas des épinards mais en ont un peu le goût, avec une toute petite pointe d'amertume. Une halte à Pti Bateau, pour une clearance d'entrée, un peu de communication internet et un délicieux planteur. Le dépôt de deux sacs de linge chez Zaza. Un petit snorkling pour moi, un peu de chasse pour Jean-Claude.

Et puis, comme il ne faut pas se laisser aller nous avons nettoyé notre coque : le capitaine le dessous, l'équipière la flottaison. Voilà, le bateau est provisoirement tout propre !

Dimanche 1er avril 2012

Une histoire de poisson !

Mon capitaine, décide d'aller chercher un gros poisson là où nous les avons repérés, dans les courants contre-courants, dans le canal de Saint-Lucie...une revanche à prendre ? En tout cas c'est du sérieux. Les moulinets sont regarnis de 500 mètres de fil de 90 centièmes neuf. A 5h58 nous quittons Grande Anse et naviguons plein Sud ! Au petit matin la mer est calme et semble « sans vie » : pas d'oiseau, pas de poisson volant.

A 9h30 arrivés au point GPS repéré il y a trois jours, nous faisons demi-tour, un peu déçus, pensant déjeuner aux Anses.

A 11h15, à 10 miles de Grande Anse, une canne part. Un assez gros sans doute car il prend beaucoup de fil ; mais le capitaine le freine bien et le poisson est accroché. Le travail, le jeu, commence.

D'habitude, une fois que le bateau est ralenti, Jean-Claude enlève chemise et pantalon pour ne pas les tâcher avec le sang du poisson. En effet, dès que le poisson est remonté et ficelé sur la plate forme, il est saigné et vidé dans la foulée. Il est rare que l'ensemble de l'exercice, pêche et nettoyage du poisson compris, dépasse l'heure.

Là, on se dit qu'on est parti pour une heure !

Deux heures après, le poisson se défend toujours et le capitaine réclame, chapeau, chemise et à boire. Je suggère de lui donner à manger mais à ce stade il préfère ne pas se déconcentrer. Peu à peu, tour de moulinet par tour de moulinet, le poisson n'est plus qu'à une cinquantaine de mètres sous le bateau. ZZZZZZZZZZ, un coup de nerf et il reprend 200m de fil. Puis peu à peu... ZZZZZZZZZ et ainsi de suite !

Trois heures après, le poisson se défend toujours comme un lion ! Il faut alimenter le capitaine avant qu'il ne s'effondre par hypoglycémie.

Quatre heures après, je mets un peu de moteur...histoire de le fatiguer un peu plus ! Nous ne savons toujours pas quel est le poisson que nous tenons au bout de la canne, nous ne l'avons pas encore aperçu ! Et là, il commence, à se laisser ramener, enfin on le voit ! C'est un thon magnifique aux immenses nageoires pectorales en forme de faux avec des reflets orangés: un Albacore de très grande taille. Il fait entre deux et trois mètres de long, sans doute bien plus de cent kilos.
Le voilà
pêche au thon
pêche au thon
pêche au thon

Le capitaine, très fatigué, un peu aidé de son équipière vers la fin, ramène le « monstre » le plus près possible de la plate forme. Nous ne voyons pas comment gaffer une bête pareille alors qu'elle continue à effectuer des cercles à toute vitesse près de la surface. On va essayer de la flécher. Il faut la ramener encore plus près. Mais alors que sur la crête de la vague le capitaine lui sort la tête de l'eau, dans le creux de la vague il n'a pas pu amortir la secousse : cassé...!

Cela fait 5 heures de lutte ! La bête a gagné ! Nous ne savons pas si nous aurions pu ramener ce thon, ni comment. Il était de toute façon beaucoup trop gros pour être hissé à bord et une fois ramené...qu'en aurions-nous fait ? Finalement, c'est sûrement la meilleure conclusion de l'épisode ! Jamais nous n'avions joué aussi longtemps avec un aussi gros poisson ! Drôle de poisson d'avril !

A 18h, nous avons retrouvé notre place au mouillage de Grande Anse : le soleil se couche, belle journée de pêche !

Lundi 2 avril 2012

REPOS ! Le capitaine a des courbatures partout.