Mardi 3 juillet 2012

Nous quittons Portimao pour une petite étape d'une trentaine de miles au moteur par mer calme et vent nul.
Nous visons le delta de la Ria Formesa pour se faire une idée des mouillages idylliques dans les Rias.
Une fois passée la barre d'entrée dans la rivière, à gauche on remonte sur des kilomètres vers Faro et à droite vers Olhaao...les grands ports sont loin de la mer ! Et on y trouve des mouillages presque partout, notamment derrière l'île Culatra.

Mouillage derrière Culatra

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Nous n'y passerons qu'une nuit avec l'idée que cette côte du Portugal devra devenir un but de croisière. En effet, une visite rapide et superficielle ne suffira pas pour apprécier la beauté et la richesse de ces sites...des oiseaux partout (des flamands roses, des hérons et plein d'autres qu'on ne connaît pas...) des poissons en abondance et des coquillages à marée basse...des paysages insolites pour nous, un marnage important qui les fait changer d'heure en heure, des rivières aux embouchures larges comme des lacs que l'on peut remonter sur des kilomètres...

C'est dit, cette fois-ci on ne s'attarde pas, on se met juste en appétit car il faudra bien un mois ou deux pour flâner par ici !

Alors on a vu, on a aimé et on va tracer sur Gibraltar pour mieux revenir...plus tard.

Mercredi 4 juillet 2012

6h45 : nous levons l'ancre et quittons ce petit paradis.
La marée est descendante, pas de problème jusqu'à la barre de sortie où nous affrontons un système de vagues un peu rude.
Ça ne dure pas, heureusement ! Peut-être que nous n'avons pas encore toutes les habitudes et techniques pour aborder ces situations !

%Sortie de la Ria dans le courant
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Nous mettons le Cap sur Mazagon, en Espagne. Cette fois nous irons à la marina !

Nous sommes fatigués l'un et l'autre et la navigation le long de cette côte n'est pas à proprement parler difficile mais demande beaucoup d'attention car il y a des marques de pêche partout, des bateaux de pêcheurs partout et d'énormes filets à thon de temps en temps. Tout cela bien signalé (contrairement aux marques antillaises...) mais très dense !


Chalutier devant Cadix DSCN1030a.jpg

Alors nous avons décidé de ne naviguer que le jour, au moins jusqu'à Gibraltar !

Et puis peut-être que je souffre du « syndrome du revenant des Antilles » comme le fait remarquer Marie-Noëlle.
Si le syndrome peut se caractériser comme suit :

  • grande fatigue
  • froid, souvent
  • gros vague à l'âme

alors je dois être atteinte de ce mal particulier. Par ailleurs si on réfléchit objectivement à la situation :

  • Deux longues traversées (2100nm puis 900nm) à deux, sur un douze mètres...ça doit fatiguer !
  • Passer de 30°C (eau à 27°C) à tout juste 20°...ça fait frisquet.
  • Quitter les Antilles et la vie à bord pour retrouver la terre...ça me fait un vrai pincement !

Mais je vais me remettre, le capitaine également !

A 16h15, nous sommes amarrés au ponton E27 de la marina de Mazagon. La marina est moderne, de qualité, elle fait partie des marinas de l'Agence Publique des Ports d'Andalousie. Dans tous ces ports andalous tant côté atlantique que côté Méditerranée les prestations sont alignées et les tarifs également : 30,02 euros la nuit pour un 12m/4m.
Donc rien à dire sur la marina de Mazagon, bien protégée sur la rive gauche du Rio qui mène au grand port pétrolier de Huelva...mais la ville est laide. Si vous pouvez éviter...c'est mieux. Petite précision : les commerces n'ouvrent qu'à 18h l'après-midi et, par ailleurs, la montée à pied vers la ville se fait par un petit chemin difficile à trouver qui monte droit dans un terrain vague. A toutes fins utiles je vous guide : au bout de la marina prendre la route à droite, longer le terrain clôturé de grilles sur le trottoir de gauche et s'engager dans le chemin qui démarre juste à l'ouverture du portillon dans la clôture. C'est un raccourci très efficace. Sinon la route est longue et fastidieuse !

Jeudi 5 juillet 2012

A 8h nous quittons le ponton E27, cap sur Rota, le port de plaisance situé sous le phare de la pointe Nord de la baie de Cadix.

Un vent de Nord Ouest, régulier à 20 nœuds, nous pousse jusqu'à destination. Belle journée de navigation sous un ciel sans nuage...c'est l'Andalousie !

A 15h nous sommes amarrés dans la marina de Rota.

Mêmes prestations qu'à Mazagon mais en revanche quelle jolie petite ville que Rota, on pourrait y passer quelques jours. En tout cas nous profitons du wifi gratuit de la Bibliothèque Publique des Poètes Andalous dans une ambiance particulièrement paisible et studieuse. J'ai pu y envoyer tranquillement le billet précédent.

Vendredi 6 juillet 2012

Un nouveau départ vers 8h du matin, nous arrêterons-nous à Barbate ou irons-nous jusqu'à Gibraltar ?

En fait ça dépendra de l'état de l'équipage car les conditions sont favorables pour un direct vers Gibraltar.

En effet, l'heure à laquelle nous passerons devant Barbate est exactement celle qui convient, compte tenu de la marée, pour un passage du détroit avec le courant.

Alors finalement, on y va direct...et, comme prévu, le courant nous pousse sauf un tout petit quart d'heure devant Trafalgar... qui est situé à une vingtaine de miles au Nord de Tarifa. C'est dire l'importance de l'influence du courant dans cette zone...mieux vaut s'en servir, car naviguer « contre vents et marées » c'est un peu bête ! Attendre la renverse c'est mieux !

A l'approche de Tarifa, en face : l'Afrique

Tarifa + Afrique

A 17h30 nous virons devant Tarifa pour embouquer le détroit et nous croisons notre trace d'octobre 2010 ! Ça y est ! Notre première boucle atlantique est achevée !
Devant Tarifa

tarifa

Gibraltar vu de l'Ouest

Gibraltar

A 19h31 nous tentons de prendre du gazole à Gibraltar même : trop tard ! Il sont « closed » depuis 19h30.

On reviendra demain !

Nous sommes accueillis à la marina Alcaidesa de la Linea. Les bureaux sont fermés mais les "marineros" sont serviables, l'un d'entre eux, un marseillais, nous prend sous sa protection.

Samedi 7 juillet 2012

Relâche à la Linea.

On s'offre deux nuits ici : à 17 euros c'est une des marinas les moins chères du secteur !
Petite remarque, si vous arrivez après la fermeture des bureaux mieux vaut rester au mouillage (très abrité) car le forfait pour le ponton d'accueil est de 20 euros sans eau ni électricité quelle que soit la taille du bateau !

Nous avons pu négocier nos deux nuits à 17 !

Contrairement au souvenir que nous avions gardé de notre passage en octobre 2010 (ville morte) nous avons trouvé une ville animée, un marché magnifique comme le sont les marchés espagnols avec de beaux produits peu chers et un supermarché en centre ville très bien achalandé et très bon marché ! De quoi refaire un avitaillement plein de soleil !

Nettoyage, lessive, communication avec la famille, balade à Gibraltar ...demain nous mettons le cap sur le Cabo de Gata ! Juste la fin de la mer d'Alboran.

J'écrirai un dernier billet à l'arrivée à Canet, puis un bilan du type « 81 billets plus tard » et ensuite le blog sera fermé jusqu'à ce que nous repartions pour un long voyage...