Du mercredi 15 au lundi 27 juin 2022 : Lemnos-Les Sporades-Le Pelion

Mercredi 15, le vent souffle assez fort sur Moudros. Il nous pousse au quai. Saura-t-on sortir de là ?

Pour l’instant tout va bien puisqu’on a rendez-vous avec Erik et Nicky qui nous ont préparé un repas africain. En effet, ils sont tous les deux nés dans l’ex-Congo Belge. C’est là que tout enfant, ils ont vécu et se sont rencontrés. Et puis, beaucoup plus tard, en Belgique, ils se sont retrouvés.

Alors bien sûr ils sont porteurs de culture africaine, la langue swahili bien sûr mais aussi les saveurs. Aujourd’hui nous allons découvrir la moambe. C’est une façon d’accommoder les vieux coqs ou les vieilles poules. Un plat épicé, bien sûr, qui cuit longtemps et se sert accompagné de feuilles de manioc et d’arachides grillées. Nous savourons ces saveurs que nous ne connaissons pas !
Moambe prête à être dégustée
20220615_134844.jpg, juin 2022

Un grand bravo à la cuisinière !

Nous testons également le jacousi, histoire de se rafraîchir juste avant le dessert, tout à fait belge celui-là : moelleux au chocolat belge !

Encore un délicieux moment passé avec nos amis !

De retour à Moudros, le vent est presque tombé, le capitaine décide d’en profiter pour quitter le quai. Il faut dire que notre marge de manœuvre est un peu étroite puisque nous sommes « along side » entre deux bateaux. Mais, avec l’aide du propulseur pour dégager largement l’avant et en larguant l’amarre arrière en dernier, tout se passe très bien.

Nous passerons la nuit au mouillage, juste au Sud de Moudros sous le Cap Kavos.

Jeudi 16, dès 8h nous levons l’ancre, le meltem est déjà établi, ça pousse bien.

A 10h, le mouillage est terminé dans l’anse Est de la baie Ay Pavlou. Nous sommes seuls, face à la plage, sur fonds de sable...mais ça souffle !
Toujours seuls au monde, dans l'anse Ay Pavlou
DSCN1007.JPG, juin 2022

Nous y resterons jusqu’à Samedi matin.

Samedi 18 nous rejoignons Mirina afin de faire un réapprovisionnement et dire au revoir à nos amis.

A Mirina, le vent, toujours fort, souffle travers au quai. Dans ces conditions, même avec le propulseur, Doug Le refuse obstinément de culer droit ! Alors le mouillage dans la baie, c’est plus simple !

Nous faisons nos courses et retrouvons nos amis sur le quai : ils arrivent chargés de cadeaux !

Après un dernier plaisir gourmand partagé à la jolie taverne qui donne sur la plage et le port, nous regagnons notre bord.

Le capitaine décide de faire quelques miles pour gagner la baie de Plati afin de bénéficier d’un environnement calme… Objectif : bien dormir avant de traverser vers les Sporades.

C’était sans tenir compte d’Éole qui s’est un peu énervé pendant la nuit...du coup, dimanche, nous sommes restés au repos à Plati !

Nous avons quand même refait notre stock de confiture avec les jolis petits abricots achetés la veille chez le primeur de Mirina.

La nuit suivante est très calme, l’équipage récupère !

Lundi 20 juin, à 6h15, nous partons de Lemnos, direction les Sporades. Nous avons 53 miles à courir dans le 237° pour rejoindre Kira Panaya.

Nous faisons une très agréable traversée, à la voile presque jusqu’au bout.

L’arrivée dans l’anse Nord de Kira Panaya, Planitis, est toujours aussi enchanteresse. Aujourd’hui nous y sommes accueillis par un concert de cigales. En mai, quand nous sommes passés par là, elles n’étaient pas encore à l’ouvrage !

Nous mouillons dans l’anse de gauche, derrière, mais assez loin d’un catamaran. Il y a plein de jeunes gens à bord et, très vite, « leur musique des vacances » retentit !

Retour brutal à la civilisation ! Nous ne sommes plus seuls au monde !

Le capitaine qui ne supporte pas bien la musique des autres décide de lever l’ancre et de changer de mouillage. Après quelques échanges en langue des signes au passage, nous allons tester la baie Sud...où tout est effectivement calme ce soir là !

Moralité : ne jamais mouiller à moins d’un mile d’un cata de location !

Les Sporades, sont de très belles îles mais elles sont très fréquentées et les bases de location très nombreuses y fonctionnent souvent en flottilles, ce qui ne nous incite pas à envisager d’y séjourner longtemps !

Au départ de Kira Panaya
20220621_091803.jpg, juin 2022

Dès le lendemain, mardi 21, nous profitons du vent portant pour faire une première étape à Alonnisos, dans la belle baie de Tzorti.

L'îlot Tsoury, juste dans l'axe de la piste d'atterrissage de Skiatos
20220622_132808.jpg, juin 2022

Puis, le mercredi 22, toujours poussés ou presque, nous passons sous Skopelos puis, après une pause déjeuner à l’îlot Tsoury, sous Skiatos pour viser le Pélion et mouiller à Chondri Amnos, la grande baie de la carrière.
Ici, tout est tranquille : quelques maisons, quelques pêcheurs, pas même une taverne !

On s’interroge, la voiture garée sous les arbres de la grande maison à droite au fond de la baie, comment est-elle arrivée jusque là ?

Jeudi 23 juin, par grand calme plat, nous visons le port d’Orei que vous connaissez bien déjà. C’est le port au beau taureau blanc !

Il nous faut faire tous les pleins, eau, gaz, gasoil, vivres !

Une fête se prépare sur la place du village, devant le taureau, récemment restauré.

Évidemment, vous pouvez déjà imaginer l’inquiétude du capitaine !

Finalement nous avons eu droit, dans un très beau décor, à un vrai concert de musique vivante qui s’est achevé avant minuit !

Pas si mal !

Vendredi, les cales pleines, vers 11h, nous voilà partis, direction le grand calme du Golfe de Volos !

Las, arrivés dans le golfe, le vent de Nord Est souffle bien plus fort que prévu et au moment de mouiller sous le Cap Trachili, notre « système » de barre se met à grogner très fort !

Jean-Claude devient soucieux, il émet l’hypothèse d’une défaillance des crémaillères qui n’ont pas été changées en même temps que les câbles.

Nous déjeunons, je prépare comme l’an dernier la barre de secours et nous téléphonons à Dimitri pour avoir un rendez-vous rapide pour une réparation.

Après réflexion, Jean-Claude veut vérifier une autre hypothèse qui va s’avérer exacte : ce ne sont pas les crémaillères du système de barre qui sont défectueuses mais les engrenages du pilote automatique qui ont rendu l’âme. Nous avons un moteur de pilote de rechange (précaution qui nous avait bien servis lors de notre traversée de l’Atlantique) et mon capitaine qui sait tout faire, procède au changement de moteur. Opération réussie.

Je fais l’assistante du mieux que je peux et en toute fin d’après-midi je range…

Dimitri a été prévenu, tout va bien !

Le lendemain, samedi, nous faisons 200 mètres pour nous cacher dans une petite anfractuosité.

Je n’aime pas ce type de manœuvre…

Mais une fois que tout est stabilisé, 40 mètres de chaîne devant et deux amarres à terre, je dois reconnaître qu’on est bien ! Les deux amarres encadrent une petite plage : une piscine privée, rien que pour nous !

Nous devrions être installés pour plusieurs jours dans ce petit creux !
Notre petit creux sur le rebord du PĂ©lion
DSCN1016.JPG, juin 2022

Mais...

Samedi soir, le ciel devient tout noir, le tonnerre gronde, quelques éclairs zèbrent le ciel : nous subissons un orage.

Lorsque le vent monte, plutôt de face évidemment, nous nous tenons prêts à tout larguer si besoin. Mais ça tient, le temps du grain, puis tout redevient calme.

Vers 23h nous pouvons aller nous coucher sans inquiétude.

Comme quoi, même dans le golfe de Volos, la vie à bord est parfois imprévisible !

Hier, dimanche 26 et aujourd’hui lundi 27, deux journées enfin tranquilles dans notre petit creux !