Samedi 1er septembre

Il faut Ă  nouveau rĂ©parer notre vieille annexe...dĂ©cidĂ©ment elle n’en peut plus ! La prĂ©cĂ©dente rĂ©paration rĂ©alisĂ©e Ă  Kos a très bien tenue mais c’est ailleurs que les «coutures» lâchent, se dĂ©collent. Le capitaine va essayer de la faire tenir jusqu’à la fin de la saison. Pour l’an prochain, c’est certain, nous nous offrirons une annexe neuve !

Pendant que Jean-Claude rĂ©pare, je prĂ©pare le taboulĂ© ! A 10h nous sommes prĂŞts Ă  lever le mouillage , direction les Sporades.

A peine avons nous tourné la pointe Trikéri qu’une canne part. En un quart d’heure deux belles bonites sont remontées à bord. Il faut dire que Jean-Claude avait refait tous ses montages la veille au soir avec des «pulpitos» tout neufs. Efficace !

En sortant du chenal Trikéri en direction de l’Est, vers les Sporades nous profitons d’un gentil courant de Nord et naviguons à la voile.

Comme ce n’est pas notre première découverte de ces îles nous laissons Skiathos à bâbord, la première sur notre route, et visons Skopelos.
Ces îles, éparpillées au Nord de la mer Egée (d’où leur nom Sporades, dont nous avons tiré l’adjectif sporadique) sont devenues très touristiques grâce à leurs très belles plages et leur météo favorable à la navigation de plaisance (vent du Nord présent sans être trop violent et mer plate sous le vent des îles). Skiathos avec son aéroport et ses bases de location de bateaux est la destination la plus populaire...nous l’évitons sciemment.

Nous arrivons au beau milieu de la côte Ouest de Skopelos à Panormos, une très belle anse ourlée d’une grande plage de sable au fond et découpée dans sa rive Sud par une jolie crique boisée. Cette petite anse est bien protégée et pas trop profonde...elle est également très connue !
Nous y trouvons toutefois une place en mouillant au milieu et culant vers sa rive Ouest...je porte l’amarre Ă  terre sans stress. La manĹ“uvre me semble facile. Deviendrais-je presque experte en la matière ? Une question d’entraĂ®nement sans doute ! Nous cohabitons avec une vingtaine de bateaux, tous de location, dont huit en flottille !

Flotille Ă  Panormos, Skopelos
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Lorsque tous les bateaux de la flottille sont arrivés, vers 19h, nous entendons de grands éclats de rire et des bruit d’éclaboussures...
Les chefs leur font faire une course d’annexes en aveugle ! Pour l’instant ça reste bon enfant ! Nous craignons le pire pour la soirĂ©e et la nuit !

Finalement ils seront tous très sages ! La nuit sera calme.

Dimanche 2 septembre

Nous quittons Panormos vers 8h30 pour nous rendre Ă  Loutraki. Un petit port sur la cĂ´te Ouest de Skopelos en remontant quelques cinq miles vers le Nord.
Lorsque nous y arrivons les deux bateaux prĂ©sents sont en train de larguer leurs amarres du ponton flottant situĂ© dans le coin Nord Est. Pendant la manĹ“uvre, nous sommes seuls...mais le ponton va se remplir tout au long de la journĂ©e et en dĂ©but de soirĂ©e toutes les places seront occupĂ©es, lĂ  encore, quasiment exclusivement par des bateaux de location. Il faut dire que la saison est favorable : l’eau est chaude (baignades Ă  volontĂ©), le vent raisonnable et les nuits deviennent moins Ă©touffantes !

En attendant, nous profitons de notre matinée pour monter jusqu’au village perché de Glossa. Une heure de montée par un chemin empierré (marqué T5), pour découvrir Glossa, ses petites boutiques, ses bars et restaurants (dont un gastronomique assez connu) et la vue magnifique sur la baie, sur Skiathos et ses îlots. Très belle promenade !
Le port de Loutraki depuis les hauteurs de Glossa

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Une rue de Glossa
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De retour au bateau, après la pause déjeuner et la sieste, nous découvrons l’environnement de Loutraki.
Vous avais-je déjà dit que Loutra, en grec, veut dire Thermes ?
Et très souvent, lorsqu’un port se nomme Loutra, c’est le cas à Evia ou à Kithnos il existe ou a existé des thermes, souvent depuis des temps très anciens.
Ici, à Loutraki, ce sont des vestiges de thermes romains qui ont été dégagés à quelques minutes à pied du ponton. Tout au bord de la mer et contre la falaise de terre on peut découvrir des restes de pavage et de murs ainsi que les fours qui devaient permettre de chauffer l’eau.

Bonne journĂ©e, riche en dĂ©couvertes ! Elle se termine dans une sympathique taverne.

Mais mon capitaine trouve qu’il y a trop de monde...

Lundi 3 septembre

Après avoir fait quelques courses à Loutraki, nous quittons Skopelos pour l’île suivante, Alonnisos.

Y aura-t-il moins de monde ?

En tout cas lorsque nous mouillons dans l’anse de Mourtia tout au sud d’Alonnisos, nous sommes seuls. Baignade dans l’eau claire !
Juste au dessus de la baie, se tient l’ancien village perché d’Alonnisos qui fut déserté après sa destruction partielle lors d’un sévère tremblement de terre en 1965. Ici la terre est vivante !

Comme le fond est de tenue médiocre et que la météo annonce un peu de vent forcissant en fin de nuit, nous faisons le tour du cap Notos et allons mouiller pour la nuit dans l’anse Milia juste au Nord du petit port de Patitiri, sur la côte Est d’Alonnisos.

Alonnisos et les îles voisines appartiennent au Parc National Marin des Sporades du Nord. Il y resterait une des dernières colonies de phoques de Méditerranée. Zone protégée donc, où nous supposons que la chasse est interdite...tant pis, nous ne mangerons pas de poisson !

Mardi 4 et mercredi 5 septembre

Un aller pour Peristeri (la petite Ă®le Ă  l’Est d’Alonnisos) le mardi. Le mouillage dans l’anse Peristeria, la plus profonde de la cĂ´te Sud est très beau. Les poissons se donnent en spectacle. Des traits argentĂ©s fusent au dessus de l’eau : ce sont de jeunes orphies qui tentent d’échapper Ă  l’appĂ©tit fĂ©roce des liches blanches qui les poursuivent et en gobent autant qu’elles peuvent !
Peristeria depuis la plage plantée d'oliviers
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Un retour pour Alonnisos le mercredi.

Le vent de Nord Ouest souffle assez fort et l’abri dans la baie Tzorti est très confortable. Elle se situe juste au Nord d’Ak Kokkinokastro, littéralement, le Cap (Ak) rouge (kokkino) de la citadelle (kastro). En effet, les falaises du cap sont d’argile rouge et des vestiges mis au jour laissent penser qu’il est le site de l’ancienne Ilkos (5ème siècle avant notre ère).

Encore une baie magnifique ! Ici dans les Sporades, les Ă®les sont vertes, encore couvertes de forĂŞts de pins.
La baie de Tzorti
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D’ailleurs depuis le détroit de Khalkis nous sommes dans une Grèce plutôt arborée. De Khalkis à Volos c’est l’olivier qui domine et dans les Sporades le pin est très présent. C’est un vrai contraste avec le dépouillement minéral des Cyclades !

Jeudi 6 et Vendredi 7 septembre : Kira Panayia

Le vent reste assez fort jusqu’à jeudi en milieu de journĂ©e : c’est le moment de grĂ©er la trinquette et de faire une quinzaine de miles vers le Nord pour dĂ©couvrir l’île inhabitĂ©e de Kira Panayia (ou Pelagos).

A 14h30, trinquette hissée, nous embouquons le chenal vers le Nord entre Alonnisos et Peristéri. Nous laissons le Ak Aspro (le Cap Blanc) à bâbord et sortons du chenal pour faire les quelques miles qui séparent le Nord d’Alonnisos de l’entrée de la baie Sud Ouest de Kira Panayia. Nous n’y sommes pas seuls mais c’est magnifique !

L’île est inhabitée, elle abrite un troupeau de chèvre et peut-être un berger vient-il s’en occuper de temps à autre. Il n’y a aucun réseau, ni électrique, ni téléphonique, ni internet...

Le lendemain matin nous gagnons le Nord de Panayia pour découvrir la baie Planitis (ou Planidhi).
Elle est très grande, découpée, presque fermée. Elle s’ouvre au Nord Est par un chenal très étroit et profond. Quand le meltem souffle, l’entrée dans la baie doit être impressionnante même si l’on sait que sitôt la barre de la passe franchie on se retrouvera dans une eau calme comme celle d’un lac !

Nous passons une excellente journĂ©e Ă  Planitis : promenade en palmes, masque et tuba autour de l’île Sfika (toute petite Ă  l’entrĂ©e), promenade Ă  pied dans le maquis oĂą les chĂŞnes verts et les arbousiers ont conquis le territoire.
Je vous laisse contempler.
La baie de Planitis depuis le rebord de la falaise

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Samedi 8 septembre

Aujourd’hui il nous faut faire de bonnes courses car nous avons décidé de profiter d’un gentil courant de Nord (annoncé pour dimanche) pour rallier Skiros, 30 miles dans le Sud Est.
Nous quittons Planitis et faisons, au moteur, le trajet jusqu’à Patitiri.
C’est le port d’entrée d’Alonnisos. Si nous trouvons la bourgade sympathique et utile (on y trouve tous les commerces nécessaires à un bon avitaillement) nous n’aimons pas le port. Le quai, qui n’offre pas de pendilles, est situé travers au vent dominant (comme souvent en Grèce !). Et, par ailleurs, nous avons le souvenir d’y avoir méchamment roulé toute une partie de la nuit lors de notre passage en 2015.

Nous avons donc décidé de n’y rester que le temps de faire nos provisions !
En une heure c’est fait ! AmarrĂ©s Ă  11h15 et partis Ă  12h15 la cale pleine !

Nous nous installons confortablement dans la baie Tzorti d’où nous partirons demain matin pour Skiros, notre dernière étape dans les Sporades.