Mardi 28 août

Depuis hier, nous sommes donc dans le Golfe de Volos (Pagasitikos Kolpos).

C’est un très grand golfe, son entrée est au Sud et donne sur la côte Nord de l’île d’Evia (Eubée).
Il est de forme arrondi et fait une vingtaine de miles de diamètre, de quoi naviguer à l’intérieur ! Le grand port de Volos se situe tout au Nord au fond du golfe.

Nous sommes donc entrés par le côté Ouest et sommes installés depuis dans la baie Ptelou. En face, côté Est le golfe est bordé par la grande péninsule Trikéri qui forme un crochet à son extrémité Sud.
La partie assez rectiligne, Nord-Sud, de la péninsule appelée aussi Pélion est le lieu mythique où le centaure Chiron a fait l’éducation d’Achille.
On comprend pourquoi de nombreux noms de lieux évoquent Achille dans cette partie de la Grèce.

Il a plu d’abondance toute la nuit et le début de la matinée. Le bateau est bien rincé à l’eau douce !

Vers 10h nous décidons d’aller explorer la partie Ouest du golfe.

Nous mettons d’abord le cap sur Akileon (ou Achilleon) au fond de la baie Ptelou. Nous y découvrons un joli petit port, relativement bien équipé. Un quai avec pendilles, offre une vingtaine de places sous le phare bâbord, en revanche nous n’avons pas vu de bornes pour l’eau et l’électricité. Un quai accueille également les bateaux côté village et il reste beaucoup de place pour mouiller où l’on veut.
Le petit port d'Akileon
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A peine sortis de la baie, droit devant, nous observons une ligne de crêtes de vagues et du vent qui déboulent plein fer !

Tant pis pour l’exploration : retour à la case départ, sous la tour Achille.

Étranges phénomènes que les zones d’écoulement du vent ! Pour aujourd’hui, la carte météo le montre très bien, le vent du Nord souffle à 20, 25 nœuds en plein milieu du Golfe. Les bords sont épargnés, juste un petit souffle de 10 nœuds à peine !

Journée paisible !

Au fait, je ne vous ai pas raconté que pendant quelques jours nous avons hébergé un passager clandestin.

Le voilà !
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Comment cette mante religieuse s’est-elle retrouvée sur le bateau ? Pourquoi est-elle restée quelques jours en notre compagnie ? Quand est-elle partie ? Autant de questions sans réponses !

Nuit fraîche après la pluie !

Mercredi 29 août

Grand beau temps !

9h10, nous remontons la rive Ouest du Golfe vers le Nord. Les petits poissons volants fusent devant le bateau comme des traits d’argent. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas eu le plaisir de ce spectacle en Méditerranée ! La pollution aux insecticides semble être la cause de la disparition des exocets. La pollution industrielle (évidente dans le Golfe) semble avoir moins d’effets délétères sur les écosystèmes des poissons que la pollution agricole ! Il doit y avoir des études scientifiques rigoureuses sur le thème.

En remontant nous passons devant la baie de Nies puis nous longeons l’île Nikolaos et entrons dans la baie Mitzellas pour aller mouiller devant le village d’Amalioupolis.
Nous faisons quelques pas à terre le temps de faire quelques courses et de repérer les jolies tavernes qui surplombent les flots.
La baie d'AmalioupolisDSCN4115.JPG

Dans ce petit village...personne ou presque, pas de touriste nous exceptés !
29 août : la saison est quasiment terminée !

Quelques vagues entrent encore dans la baie. Nous décidons d’aller mouiller dans une anse à un mile au Nord du village, protégée par le cap Almiros.

Jean-Claude y fera une chasse et reviendra avec trois beaux mulets de pleine eau. Ces poissons qui ne sont pas mangeables quand ils sont de port ou de vase sont absolument délicieux quand ils vivent en pleine mer. Nous les aimons à la tahitienne !

Jeudi 30 août

Il nous faut absolument aller à la grande ville, nous n’avons plus de réserve de gaz !
Alors, dès le petit-déjeuner avalé nous prenons la direction de Volos.

Nous prenons deux bonites sur le trajet.
A 10h40, nous nous amarrons le long du grand quai Sud Est du port de Volos. Il y a très peu de bateaux de plaisance de passage dans ce grand port pourtant très animé.
Nous pensons trouver du gaz...rapidement !
Les grecs sont très serviables, donc quand vous leur posez une question, ils tentent de vous répondre avec le plus de précision possible. Nous montrons nos bouteilles de camping gaz dix, vingt fois et finissons par comprendre, au bout de dix kilomètres de déambulations, qu’il n’y en a plus en Grèce !
Il faut dire que jusqu’alors, en Grèce, vous échangiez des bouteilles plutôt mal en point, rouillées, qui finissaient parfois par percer et avaient été remplies artisanalement ! La bouteille rééprouvée «Camping gaz international» n’existe pas en territoire hellène ! L’échange de bouteilles douteuses a-t-il été interdit ???
Nous nous résignons donc à rejoindre notre bord sans avoir trouver de gaz. C’était sans compter sur la chance et la gentillesse des plaisanciers entre eux.
Au moment où nous arrivons au bateau, un beau catamaran fait sa manœuvre d’accostage juste devant Doug Le. Jean-Claude prend une amarre et nous engageons la conversation. L’équipage est charmant. Ils ont hiverné leur bateau à Volos et ont un certain nombre de contacts efficaces sur place. Le chef de bord téléphone et nous donne une indication pour le gaz : il y en a encore à la station service des pêcheurs. C’est vraiment au bout du quai des pêcheurs, Petrol Marine. On remarque leurs deux camions de livraisons de gazole et une boutique où ils vendent de la glace aux pêcheurs et échangent encore des bouteilles de camping gaz.
Mission réussie ! Nous sommes parés jusqu’à la saison prochaine. Peut-être faudra-t-il réfléchir à cette histoire de gaz pour plus tard !

Sinon, nous faisons de bonnes courses et quittons rapidement le quai pour la petite île de Trikéri. Il fait trop chaud au quai en ville quand il n’y a pas un souffle d’air !

A 16h15 nous mouillons dans l’anse à l’Est du port de Palaia Trikéri. Cinq ou six bateaux sont déjà là avec une longue amarre à terre. Nous faisons pareil !

Le soir, nous apercevons les très beaux faisans que nous avions déjà observé lors de notre passage précédent en mai 2015. Ils viennent picorer sur la plage.

Vendredi 31 août

Nous quittons Palaia Trikéri pour goûter le charme et le calme des petites criques qui festonnent la pointe nord de la péninsule, juste en face !
Nous nous installons dans l’anse à l’Est de la pointe Nord. Une belle maison est nichée au milieu des oliviers.

Nous sommes tout seuls au mouillage, la chasse et la cueillette sont fructueuses, pas un souffle, il fait très chaud !
La chasse du capitaine : une liche blanche, un mulet, une sériole
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Demain nous quitterons le golfe pour rejoindre Skopelos, une Sporade.