Demain, peut-être irons-nous faire un tour à Methana, la belle péninsule à quelques miles au Nord de Poros ?
C’est sur cette question que je vous avais laissés à la fin du dernier billet posté de Poros le 9 juillet.
Je reprends donc notre journal de voyage au mardi 10 juillet.

Mardi 10 et mercredi 11 juillet

En fin de matinée nous quittons Poros pour une toute petite étape de quelques miles : nous voulons visiter le petit port de Methana. Il est situé au tiers inférieur de la côte orientale de la péninsule du même nom : Methana.

Lorsque nous y arrivons, peu après midi, nous sommes accueillis par une maîtresse femme, grande gueule et sifflet à roulette : c’est elle le maître de port.
Elle commence par nous dire que le port est privé pour nous indiquer, immédiatement après, un emplacement et nous aider à l’amarrage.
Marina, c’est son nom, veille sur la bonne tenue de ce petit port très singulier. Il n’est pas très profond et ne peut pas convenir aux grandes unités. Par ailleurs, les charters boats n’y sont pas les bienvenus et sont envoyés au quai public, un demi mile plus au Nord...enfin, les bateaux flottent dans une eau blanche !

Doug Le dans les eaux blanches du port de Methana
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En effet, le port jouxte un ancien établissement thermal, aujourd’hui fermé, mais dont les bassins sont toujours alimentés par des sources sulfureuses chaudes qui débordent dans le port et dans la mer. L'odeur est parfois forte !

Le port longé par le bassin de l'ancien établissement thermal
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On peut prendre les eaux gratuitement à Methana, c’est à quelques mètres du bateau !
Visière et lunettes noires, équipée "à la grecque" pour prendre les eaux
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La pancarte dit, Sources chaudes de Methana
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Cette station thermale, qui a dû connaître le succès au siècle dernier, est aujourd’hui bien calme voire à l’abandon, même les bâtiments des Autorités Portuaires sont décrépis et mal tenus et dans le port lui-même un quart des bateaux semblent avoir été oubliés là depuis longtemps !

Nous voulons louer un véhicule ou un scooter pour aller visiter le volcan...pas moyen, pas de loueurs !
Tant pis pour moi, je ne verrai pas le volcan de Methana !

Nous réussissons quand même à faire venir un petit camion pour faire le plein de gazole...grâce à Marina et aux très nombreux coups de téléphone qu’elle donne pour nous. C’est une femme au grand cœur qui veut bien nous laisser passer une deuxième nuit dans son petit port privé et nous confie son numéro de téléphone personnel pour la prochaine fois !

Petite déconvenue au moment du déhalage, les pendilles ramènent de la boue rouge du fond du port et la déposent sur notre coque blanche. Une boue ferrugineuse, sans doute, car il a fallu sortir l'acide oxalique pour la faire partir.

Jeudi 12 juillet

Nous laissons le port aux eaux blanches en milieu de matinée pour faire le tour de la péninsule et aller mouiller sous Vathi, dans une anse que nous connaissons bien. Jean-Claude veut y faire une dernière chasse avant notre retour sur Athènes.
En effet, il nous ramène une badèche : délicieuse conclusion de notre croisière de printemps !

Vendredi 13 et samedi 14 juillet

Départ de bonne heure le vendredi, petit déjeuner en mer, arrêt à Métopi pour une dernière baignade en eaux claires et remontée vers Zea Marina au Pyrée où nous arrivons en début d’après-midi.
Le soir venu, le bateau est prêt à accueillir notre fille et nos petites filles. Dès le lendemain 14 juillet, elles prendront le bateau pour un mois et nous l’avion pour rejoindre Toulouse.

Du dimanche 15 juillet au mercredi 15 août

Nous avons rejoint nos bases toulousaines et retrouvé une sorte de frénésie terrestre : aller-retours nombreux entre Toulouse, Figeac et Aureilhan où demeurent nos parents, repas d’anniversaires pour mon petit-fils Elouan, ma sœur et ma mère, tous les trois nés en juillet, remise en état des jardins potager, cueillettes, conserves et confitures et même un petit tour à la montagne !

Le 15 août, nous étions très heureux de retrouver Doug Le et le rythme lent de la navigation à voile !

Jeudi 16 août

Après avoir fait tous les pleins, eau, gazole, vivres et vérifié tous les niveaux moteur, nous quittons Zea Marina direction Sounion, la météo est parfaite, il est midi.
Nous naviguons à la voile, par mer plate, jusqu’au chenal de Gaidhouronisia et mouillons au Cap Sounion sous le temple de Poséidon.
Pour moi, ce mouillage est magique !
Pourtant, je dois convenir que lorsque le vent est nul, comme aujourd’hui, la nuit, le mouillage devient rouleur et désagréable à cause de tous les cargos et gros bateaux qui passent au large en générant de grosses vagues.
Par temps calme, pour éviter cet inconvénient, mieux vaut contourner le cap et choisir de passer la nuit dans une des criques de la côte Est en remontant un peu vers Laurion.

Vendredi 17 août

La météo nous annonce du vent du Nord fort, à partir de dimanche...nous décidons donc de remonter vers le Nord, le golfe de Petalion et le golfe d’Evoiko jusqu’à Vouphalo.
Nous savons être parfaitement à l’abri dans cette anse toute ronde et si jolie.

Vendredi donc, nous quittons le Cap Sounion immédiatement après le petit-déjeuner pour une première étape jusqu’à Vassiliko, la grande anse au Sud de Megalo Petaloi.
Pause déjeuner à Vassiliko et navigation jusqu’à Vouphalo.

A 18h30, mouillage terminé, nous allons dire bonjour à Stella : j’ai un sac de linge à déposer et, bien sûr, nous viendrons profiter de sa table !
Stella est une belle personne. Si vous passez par Vouphalo allez la voir, vous serez reçus avec un merveilleux sourire et vous mangerez des plats simples et bons. C'est le restaurant joliment décoré qui se trouve le plus près de la plage. On y accède en annexe par un petit ponton branlant !

Du samedi 18 au lundi 20 août

Le vent fort annoncé est au rendez-vous : 25-35 nœuds !

A la longue, le vent, c’est un peu saoulant, mais nous sommes à l’abri, tranquilles !
Au programme : repos, lectures, baignades, soirée chez Stella...

Mardi 21 août

Le vent est annoncé faiblissant, notamment dans le secteur d’Erétria, le port situé à 15 miles au Nord Ouest de Vouphalo, sur l’île d’Evia.

A 9h45, nous levons l’ancre à Vouphalo.

Au début, nous naviguons à la voile, par vent de travers : génois roulé au premier ris et artimon, car le vent est encore fort avec quelques rafales à 30-35. C’est bien sûr à ce moment que les bonites décident de mordre ! Deux sont remontées à bord qui seront les bienvenues dans nos assiettes pour le déjeuner.
Une plus grosse bête a cassé le fil et emporté le «Rapala» de l’autre canne ! Je crois que le capitaine va peaufiner son montage car à cette période, en Grèce, les poissons mordent !

A la fin du trajet, d’un coup, le vent tombe et change de direction, le moteur prend le relais et nous mouillons au fond de la baie d’Eretria, du côté de l’île Pezonisos.

Demain nous remonterons jusqu’à Khalkis pour franchir le détroit et passer le pont.