Mardi 29 mai

La météo confirme : dans le secteur de Kos et au dessus, une semaine de vent de Nord Nord-Ouest assez fort.

C’est donc décidé, nous irons à Simi (ou Symi) où le vent devrait être nettement plus calme.

Depuis Kos, il faut compter une cinquantaine de miles pour rallier Panormittis, une anse protégée au Sud de la côte Ouest de Simi.

Simi est une île grecque plantée au beau milieu du golfe turc de Hisaronu Korfezi, à quelques quinze miles au Nord de Rhodes.
Elle est réputée très belle et, sur la carte, sa côte Est apparaît comme très découpée, offrant des abris sûrement parfaits en cas de vent de Nord Ouest.

Après avoir fait le plein de vivres, nous quittons Kos marina peu après 10h.
Le vent de Nord Nord-Ouest annoncé nous pousse au début, puis nous abandonne, puis revient !
C’est souvent le cas en Grèce, le vent est irrégulier tant en force qu’en direction. Il faut s’incliner devant les effets d’accélération dans les chenaux, les courants entre les îles, le catabatique qui descend violemment de la montagne, les calmes soudains... bref accepter de passer de la voile au moteur souvent plusieurs fois sur le trajet !

Lorsque nous arrivons à Panormittis il est près de 18h. Il y a un peu de monde, mais la baie est grande et relativement profonde jusque près du bord. On y accède par un chenal dont le bord Nord porte un moulin à vent tout blanc, aisément repérable de loin. Le fond de la baie est occupée par un grand monastère.
C’est une destination prisée des pèlerins et des touristes. De nombreux ferries, plus ou moins gros, abordent en journée au quai juste devant l’église. Il faut leur laisser la place de manœuvrer...il suffit de choisir la partie gauche de l’anse, en rentrant, pour planter son ancre.
L'Anse de Panormittis, le moulin garde l'entrée
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Panormittis, arrivée d'un ferry devant le grand monastère
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Le soir de notre arrivée nous pouvons tester la fiabilité du mouillage car nous essuyons quelques belles rafales d’orage. Mais très vite tout s’apaise et la nuit est parfaitement calme.

Mercredi 30 et jeudi 31 mai

Le mercredi nous restons, sur place, c’est une journée de farniente, par temps très calme : visite de l’église (entièrement peinte comme toutes les vieilles églises orthodoxes), promenade jusqu’au moulin, lecture, écriture... Les cigales stridulent, l’eau est chaude, ici, c’est déjà l’été !

Le jeudi, nous décidons d’aller à la découverte des belles criques de Simi après être passés à la boulangerie du monastère. Le pain y est cuit au feu de bois (mais la pâte est industrielle).

En sortant de Panormittis, nous pointons l’étrave vers le Sud. Nous passons devant le mouillage d’Ormos Skomisa, au Sud de l’île Seskli : pour y accéder, il faut prendre la passe Est entre les récifs avant de trouver le sable. Un bateau y est à l’ancre et roule légèrement.
Nous décidons de remonter le long de la côte Est de Simi où la houle résiduelle d’Ouest ne se fera pas sentir.
Les anses que nous découvrons sont très profondes, bordées de hautes falaises...à vingt mètres du bord les fonds sont toujours de cinquante mètres !
Finalement nous nous arrêtons à mi-chemin de la côte Est, à Marathouda où il est possible de mouiller devant la plage, par 10 mètres de fond, sur le sable. La baignade dans l’eau claire et la pause déjeuner y sont fort agréables.
La plage au fond de Marathouda
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Si vous allez à Simi, prenez le temps de vous reporter aux explications de Yoruk, sur Plaisance Pratique, elles sont extrêmement précises pour l’ensemble des mouillages de l’île.

Autre remarque, toutes les cartes, CM93, Navionics et CMap sont, à des degrés divers, fausses à Simi : notre trace GPS passe allègrement sur la terre ! Ouvrez l’œil et surveillez votre sondeur, même si c’est très profond presque partout !

Comme la météo nous annonce du vent autour de 20 nœuds devant souffler en début de nuit, nous retournons dormir à Panormittis.

Mais, le vent annoncé n’arrivera pas jusque là !

Vendredi 1er juin

La météo est favorable... on remonte vers le Nord !

A 13h nous retrouvons avec grand plaisir le petit port de Pali à Nisiros (l’île volcan).
Le port est presque plein. Ici le vent a soufflé assez fort, comme prévu, et de nombreux bateaux sont venus se réfugier à Pali.
A notre arrivée, un bateau quitte le quai Nord. Nous prenons sa place et faisons notre manœuvre, contre Pinco, un très beau bateau que nous connaissons bien. Nous y retrouvons nombre de bateaux que nous y avions laissés la semaine dernière.

Samedi 2 juin

La météo est devenue très calme, un à un nos voisins vont quitter Pali.

Hier, pendant la promenade du soir sur la digue Jean-Claude a repéré, au comportement des petits poissons affolés, serrés en banc compact, la présence de poissons carnassiers, probablement des Sérioles.
Il évoque, la possibilité d’aller faire le lendemain matin un agachon à l’extérieur du port. Depuis le loup d’Astipalaia il n’est pas allé chasser et le frigo est vide, alors...

A 9h, tout équipé, il traverse le quai pour franchir la digue, sous le regard amusé, voire les commentaires légèrement narquois des bateaux voisins... On me demande avec un brin d’ironie ; « il en prend dès fois ?» Je réponds, pincée, qu’en général, il ne se met pas à l’eau pour rien ! Les regards restent sceptiques.
Un quart d’heure plus tard, il franchit la digue dans l’autre sens avec une Sériole ( on dit aussi liche jaune ) de près de 2 kg sur la flèche de son arbalète.
Les sceptiques se muent en admirateurs et viennent poser des questions !
Encore des questions ?
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Demain nous laisserons l’île de Nisiros et son petit port de Pali qui nous auront séduits.

Dimanche 3 juin

9h, nous quittons Pali, comme prévu. Avec l’entraînement, nos manœuvres d’amarrage et de déhalage sont de plus en plus fluides !

Au sortir de Nisiros nous envoyons toute la toile, puis le vent tombe, pour se renforcer de face dans le couloir entre Kos et la Turquie.

A 14 heures nous jetons l’ancre dans l’anse Vathi (encore une, mais relativement ouverte celle-ci !) au Sud Ouest de Psérimos, juste au cul du bateau Jeanad, nos voisins de chantier à Halkoutsi.

C’est avec eux que nous partageons la Sériole : soirée gourmande en amicale compagnie !

Pserimos est une toute petite île, à moins de 10 miles de la marina, au Nord de Kos.

L’anse Vathi, sauvage, offre un bon abri par vent de Nord Nord-ouest, le fond de sable compact y est d’excellente tenue. Elle est flanquée de deux fermes aquacoles qui, heureusement, ne gênent en rien la zone de mouillage. Une dizaine de bateaux va y passer la nuit avec nous.

Lundi 4 juin

Aujourd’hui, le vent souffle encore.

Nous partons à pied depuis Vathi jusqu’au Port de Psérimos. Il suffit de franchir le col !
Une promenade de 2,5 kilomètres nous fait découvrir, une oliveraie, quelques jardins potagers, une ou deux tavernes et quelques commerces dont la qualité et la richesse de l’étalage dépendent de l’arrivée du ferry...
Au retour nous faisons notre cueillette de thym sauvage, la colline en est remplie ! Pas d’arbre, pas d’arbuste mais du thym aux fleurs violettes !
Depuis le col, vers le village de Pserimos
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Depuis le col, vers Vathi
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Demain...nous devrions continuer notre découverte des îles du Dodécanèse en remontant vers le Nord.