Jeudi 24 mai

A 8h40 nous sommes prêts à partir : tous les niveaux sont vérifiés et la météo du jour, 10 à 15 nœuds de Nord-Nord Ouest, est parfaite pour les presque 30 miles que nous avons à courir dans l’Est depuis Astipalaia vers...Nisiros.

En effet, après relecture du guide, le mouillage de Kamares sur la côte Sud de Kos n’inspire pas vraiment le capitaine. En revanche un joli petit port semble nous attendre sur la côte Nord de Nisiros. Pali sera donc notre destination.

Nisiros est une petite île volcan à une quinzaine de miles au Sud de Kos. Il est difficile d’y aborder car elle ne propose quasiment aucun abri, pas de baie, pas de crique, pas d’échancrure dans son rivage sauf deux petits ports sur sa rive Nord : Mandraki, sous la pointe Nord Ouest et à 2 miles dans l’Est, Pali.
Mandraki est le village principal de l’île et le port d’arrivée des ferries et des cargos. Mais c’est un port très ouvert ! En revanche, Pali est protégé par une longue digue et une contre-jetée. Deux quais sont disponibles, au Sud le quai des tavernes, au Nord le quai de la grande digue. L’anse a été draguée et les profondeurs y sont d’environ 3 mètres. Cependant, il faut faire très attention au chenal d’entrée, les profondeurs ne sont suffisantes que tout près de la digue à tribord sur une largeur de moins d’une dizaine de mètres. Des bouées rouges (non lumineuses) marquent la limite du chenal à bâbord.
La plage s’est envasée jusque là.
Il vaut donc mieux prendre un peu de marge avant de s’y engager afin de vérifier qu’aucun bateau ne soit justement en train de sortir au même moment...car deux bateaux ne peuvent pas se croiser dans le chenal.
Une fois passée la contre-jetée, il n’y a plus de problème. Comme on nous annonce un peu de vent de Nord pour la nuit, nous choisissons de culer vers le quai Nord. A 15h15 nous sommes amarrés, gentiment aidés, comme partout en Grèce, par les voisins. Nous y retrouvons d’ailleurs avec plaisir un couple d’allemands avec qui nous avions partagé le quai de Kalendos au sud de Naxos, l’an dernier.
Le port de Pali, vu de la falaise qui le surplombe à l'Ouest
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Le port de Pali, vu de la route qui grimpe vers le Volcan, à l'Est, en arrière plan l'île de Yali
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Une première promenade dans le village de Pali nous permet de constater que les tavernes y alternent avec les agences de location de véhicules (parfois les deux activités coexistent dans le même établissement) et que presque toutes les agences de location vous proposent également un service de laverie et un service de douches. C’est vraiment au bout du quai et il n’y a que l’embarras du choix...on s’en servira. Les 2 mini-markets sont très peu achalandés...mais on peut s’y dépanner et il existe une boulangerie. Elle se trouve un peu plus loin sur la droite de la route qui longe la plage lorsqu’on se dirige vers les anciens établissements de cure thermale.

A notre grand étonnement le port se remplit très vite ! Il paraît qu’il s’est taillé une bonne réputation et beaucoup de bateaux y font escale.

Comme le vent force un peu, la manœuvre pour l’amarrage au quai Nord devient un peu plus délicate. En effet, le vent est plutôt de Nord Ouest et prend les bateaux légèrement par le travers.
Finalement le quai Sud est plus abrité et la manœuvre s’y avère plus facile.
Et bien sûr, plus on s’avance à l’intérieur du port, vers la plage, et plus on est protégé !
Nous donnons quelques coups de main et tout se passe bien pour tout le monde !

Ce premier soir une taverne propose de la musique vivante, plutôt bonne, même si mon capitaine fait un peu la grimace ! A 23h tout sera calme !

Alors donc vous aurez compris, si nous n’aimez pas le bruit de la fête, vous choisirez le quai Nord, sinon vous viserez une place indifféremment au Nord ou au Sud le plus à l’intérieur possible. Pour ça, il faudra arriver assez tôt !

Vendredi 25 et samedi 26 mai

Nous sommes au pied d’un volcan actif et, paraît-il, remarquable. C’est d’ailleurs LA curiosité de l’île...j’aimerais beaucoup aller le visiter...

Évidemment, il faut tenir compte de l’environnement avant d’envisager d’abandonner le navire !

Le vendredi est clairement défavorable pour deux raisons : la météo (le vent sera plutôt fort toute la journée) et le voisinage. Nos voisins de droite et de gauche doivent partir dans la matinée et nous savons d’expérience qu’il vaut mieux être là !

D’ailleurs, dans la journée nous voyons arriver les italiens qui avaient bravement chaluté toutes les ancres du port de Skala Astipalaia au moment de leur départ...ils réussiront à décrocher une nouvelle ancre lors de leur manœuvre d’amarrage...au quai Sud ! Décidément, de vrais spécialistes ! Nous préférons les savoir un peu loin de nous !

Du coup, nous restons à bord pour veiller sur notre monture et en profiter pour faire quelques bricoles : pour moi, faire faire une lessive (chez Manos K, 7 euros une machine de linge lavé et séché, une des prestations les moins chères que nous ayons trouvées) et réserver à Kos Marina pour dimanche et lundi et à Zéa Marina à Athènes pour les 13 et 14 juillet, pour Jean-Claude, faire les réparations de gel coat sur le pont.
La première passe est bien réussie. Grâce à notre amie Danièle, nous avons du gel coat Amel de la couleur désirée ! Merci Danièle !

Le vent se calme en soirée pour disparaître complètement pendant la nuit.
Le samedi matin est parfaitement calme, nous n’avons pas de voisins immédiats, c’est le moment de louer une petite voiture et de partir à la découverte du volcan.

L’île est toute petite, le volcan n’est qu’à une dizaine de kilomètres. Le site vaut vraiment le détour !
Il faut vous dire que j’aime les volcans. La terre qui fume, qui gronde, qui laisse entrevoir ses entrailles...ça m’émeut... Le volcan de Nisiros est le plus jeune volcan de la mer Egée. Il est actif, fume et quand on s’en approche, non seulement la chaleur augmente, mais l’odeur de souffre est très forte. On descend en voiture dans la caldeira primitive puis on pénètre à pied dans les trois cratères ouverts à ce jour. Un grand cratère principal et deux cratères secondaires. Nous avons admiré les trois !
Nous étions arrivés de bonne heure sur le site (en fait en même temps que le personnel de caisse !).
Bien nous en a pris car découvrir l’espace quand on est seul n’a pas de prix !
Au centre du grand cratère, la terre bouillonne
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et elle fume !
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Vers le second cratère
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Le troisième est un double cratère
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Dernier regard sur le grand cratère
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Je vous offre une fleur...de souffre !
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A peine étions-nous redescendus du troisième cratère que les premiers autobus chargés de touristes arrivaient. La noria commence vers 11h pour s’achever à 16h ! Bon à savoir !

Sur la route du volcan on nous avait recommandé la visite du village d’Emporio.
Il est posé tout au bord de la caldeira, accroché à la pente ! C’est un cul de sac !
On y pénètre à pied par une ruelle étroite qui vous mène à une petite place où s’ouvre une taverne de grande réputation. Elle s’appelle Balcony. Elle porte magnifiquement son nom. Sa terrasse donne sur le volcan. La vue y est somptueuse et la nourriture délectable. Là encore, une cuisine simple, familiale, avec de bons produits !
Depuis Balcony
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Ce village, était en train de tomber en ruines. Heureusement quelques amoureux du lieu rachètent et restaurent ! C’est ainsi qu’en sortant du Balcony nous avons bavardé avec un couple de français, heureux propriétaires à Emporio. Ils y passent 6 mois de l’année. C’est un peu leur bateau à eux ! Ils nous ont appris que ce village, presque abandonné, comptait autour de 2 mille âmes dans les années 1940. Toutes les restanques fertiles de la caldeira étaient cultivées bien sûr ! Aujourd’hui elles s’effondrent et le chêne vert remplace progressivement l’olivier !

Comme nous sommes motorisés nous en profitons aussi pour aller visiter le Kastro (l’ancienne Acropole, - 400 avant JC) et le port de Mandraki.

Toutes nos journées sont belles, mais celle-ci est particulièrement réussie...un peu magique pour moi !

De retour au bateau, il me reste un peu de temps pour mettre en forme et envoyer mon 5ème billet, le précédent donc ! Il part sous un orage fracassant ! La foudre tombe sur le quai ! Impressionnant !
Pas de dégâts ! Ouf ! Il faut dire que l’équipement électronique n'apprécie pas la foudre !

Dimanche 27 et lundi 28 mai

Nous avons réservé deux nuits à Kos Marina.

Deux objectifs : visiter cette marina qui a la réputation d’être une des meilleures de Grèce et réparer notre annexe !

La journée du dimanche est très calme. Nous ne sommes pas attendus à Kos avant 15h. Nous avons tout notre temps. Nous quittons Pali à midi et nous dirigeons vers Kos, au moteur. Nous laissons à bâbord, la petite île de Yalos, un morceau de volcan, une immense carrière. On y extrait de la pierre ponce.

Nous arrivons comme convenu, un peu après 15 heures devant la Marina. Il faut se signaler sur le canal VHF 77 et un marin en zodiac vient vous accueillir et conduire jusqu’à votre place. Un deuxième marin sur le ponton vous passe la pendille et attrape vos amarres.
Jusque là, c’est parfait, ponton en dur, pendille, accueil technique !
Bien sûr, il y des bornes d’eau et d’électricité au quai. A l’intérieure de l’enceinte sécurisée de la marina, outre le bureau lui-même, vous disposez de blocs sanitaires très confortables et pouvez trouver un super market (qui vous livre), des shipchandlers, cafés, restaurants.
Un chantier avec cale de levage jouxte la marina. Entre la marina et le chantier se trouve le poste de carburant, facile d’accès pour les bateaux. C’est aussi là que vous pourrez faire remplir votre bouteille de gaz.
Les prix sont raisonnables.
Le premier objectif est atteint : nous avons vu Kos Marina et savons que nous pourrions y laisser le bateau en toute sécurité en cas de besoin.
En fin d’après-midi nous partons à la découverte de la vieille ville de Kos.
Quand on localise la ville de Kos, à l’extrémité Est de l’île, à 2,5 miles de la grande ville de Bodrun en Turquie, on comprend pourquoi et comment elle est devenue récemment connue pour son afflux de réfugiés. Aujourd’hui on n’en voit plus. Le centre de rétention est fermé.
Mais la ville et l’île de Kos ont une très vieille histoire. Elle était peuplée, déjà, au néolithique. Des traces de la Grèce ancienne sont encore très présentes dans la ville. On peut même s’asseoir sous le platane où Hippocrates dispensait ses enseignements !
Quand on fait le chemin depuis la marina jusqu’au vieux port de Kos on ne peut éviter de passer sous les remparts de la forteresse des Chevaliers de Saint Jean (les mêmes qu’à Rhodes). Ils ont retardé de quelques siècles le passage de l’île sous domination ottomane, dont les traces architecturales sont, elles aussi, évidentes.
Un fort beau mélange qui a été bousculé en juillet dernier lors d’un puissant tremblement de terre de 6,6 sur l’échelle de Richter. Il a laissé de vilaines traces. Un minaret s’est écroulé et la forteresse n’est toujours pas réouverte au public.

Lundi matin, réveil de bonne heure : du travail nous attend !

En effet, Jean-Claude veut tenter de réparer notre annexe.
Pour cela il a besoin d'une colle bi composants.
A l’ouverture des shipchandlers nous nous procurons ladite colle et le capitaine se met à la réparation.
Quant à moi, je m’occupe du reste, le plein d’eau, les courses, le nettoyage des inox du cokpit, le nettoyage du bateau.

La journée est fructueuse, la réparation semble efficace !

En revanche, nous voulions continuer notre périple vers le Nord, dès demain, mais la météo nous prévoit une bonne semaine de vent du nord !
Le capitaine n’a pas envie de se faire remuer au mouillage, l’équipière non plus !

Comme nous avons encore du temps avant d’envisager notre retour vers Athènes, nous décidons de perdre un peu de chemin en descendant vers le Sud Est et d’aller visiter l’île de Simi ou Symi où le vent devrait être calme.
Ce sera notre destination de demain.