Lundi 14 mai

Un peu après 8h30, nous quittons Naousa, à Paros, pour nous rendre au port de Naxos.

Naxos, c’est l’île voisine, pour s’y rendre, il y a juste le chenal à traverser.

C’est un port que nous connaissons bien, pour y être venus deux fois déjà. Lorsque nous arrivons le maître de port est sur les pontons, à pied d’œuvre, il nous indique notre place et nous laisse nous débrouiller car il a un catamaran coincé au milieu du chenal !

Le port de plaisance est très bien, magnifique accueil, excellents services, mais il est relativement petit, et encombré...il n’est donc par rare de voir un bateau engager son ancre sous une autre ou sous un quelconque objet abandonné au fond, spectacle distrayant pour tous...sauf celui qui galère au milieu !
Le vent est très calme et nous faisons une belle manœuvre d’amarrage. A 10h10 les amarres sont tournées, la passerelle est installée. A 11h, le plein d’eau est achevé et le petit camion de gazole arrive... Je dépose mes sacs de linge au kiosque, chez Nikolas, le maître de port et nous partons chez le shipchandler. C’est ce qui s’appelle une affaire rondement menée !

Ici à Naxos Marina, si vous avez besoin de quoi que ce soit, il suffit de demander ! Souvent le service existe comme le plein de carburant, le renouvellement des bouteilles de gaz, la laverie, mais même si la demande est inhabituelle, le maximum sera fait pour la satisfaire. C’est une des raisons pour lesquelles nous apprécions l’escale.

Pas la seule, car nous aimons beaucoup l’ambiance de cette petite ville avec sa Chora qui descend jusqu’à la mer et les vestiges d’un temple d’Apollon qui garde l’entrée du port. Elle est à la fois très touristique, petites ruelles, jolies boutiques, restaurants et par ailleurs tout à fait authentique avec sa boulangerie traditionnelle (pain au levain cuit au four à bois) et ses étals de fruits, légumes, fromages, issus de la production locale.

Nous nous y sentons bien. C’est une belle destination de printemps !

Demain nous repartirons avec le plein de tous ces bons produits.

Mardi 15 mai

Le ravitaillement complet est effectué à la fraîche. Le bateau embaume le bon pain ! Il est temps de larguer les amarres !

10h45, nous voilà partis, destination Dhenoussa ou Donoussa.

C’est une petite île, tout près de Naxos. Elle est à une dizaine de miles de sa côte Est.

Nous avons choisi de nous arrêter à Donoussa sur la recommandation de nos amis grecs, Olivia et Spyros. A l’occasion de l’une de nos rencontres, Olivia avait écrit sur un pense-bête que j’ai précieusement conservé, les noms de quatre îles grecques parmi les plus belles selon leur expérience. Donoussa fait partie de ce top 4 !

C’est un gros caillou, sauvage et désolé.
Nous visons la grande baie du Nord Est de l’île, l’Ormos Roussa, sous le Cap Kalota, à l’abri de l’îlot Skilonisi. Lorsque nous entrons dans la baie un bateau y manœuvre, on dirait qu’il s’en va et puis non, il revient...Le capitaine me dit «Ces deux là n’étaient pas rassurés dans cette grande baie solitaire, mais te voir mouiller avec habitude et conviction les ont fait changer d’avis» . Et bien, le capitaine a raison ! Ce couple (c'étaient nos voisins immédiats de ponton à Naxos) confirme que c’est leur première nuit dans une baie. Nous sommes très contents de les avoir, par hasard, suffisamment rassurés pour qu’ils puissent goûter le plaisir du mouillage forain.
Au fond de la baie, deux plages, quelques barques de pêche, quelques maisons, un coq qui chante toute la journée et des chèvres à l’état quasi sauvage...pas de réseaux, ni internet, ni téléphone !
Ce n’est pas que nous soyons chagrinés d’être ainsi coupés du monde mais, dans nos rituels quotidiens, il y a le rendez-vous téléphonique de 19h avec nos mamans ! Alors, comme nous sommes aussi marcheurs, nous empruntons le chemin balisé n°3 et trouvons tout en haut, en bord de falaise, un arbre qui nous accueille pour téléphoner.
A la recherche d'un petit peu de réseau
DSCN3780.JPG

La vue est splendide depuis là haut, En voici un aperçu.

Ormos Roussa depuis la plage
DSCN3777.JPG
Ormos Roussa depuis la falaise Nord
DSCN3787.JPG
Depuis la falaise Nord, en regardant vers Naxos
DSCN3784.JPG

La soirée est douce et la nuit calme.

Mercredi 16 mai

Matinée à Ormos Roussa et déjeuner gourmand car Jean-claude a ramené un beau barracuda de la chasse.

Une voiture ! L’île est traversée par une route récente, mais le pick up rouge qui l’emprunte, lui, a au moins l’âge vénérable de notre bateau, la trentaine !

Dans l’après-midi nous levons l’ancre histoire de faire le tour de l’île et de tester le mouillage Sud, Ormos Dhendro ou Khendro, qui se situe très près du tout petit port de Stavros où un ferry vient régulièrement déposer quelques touristes. Dhendro est également une belle baie avec une jolie plage naturiste, une taverne ombragée dans un jardin clos de murs et un chemin piétonnier qui conduit au village de Stavros. Qu’il est joli ce village blanc et bleu ! Nous sommes bien dans les Cyclades !
Ormos Dhendro
DSCN3795.JPG

Ici, pas de problème de réseau !

Jeudi 17 mai

Nous allons continuer notre lente progression vers le Sud Est et le Dodécanèse.

Sur la route, à 20-25 miles dans l’Est de Donoussa, se dresse un chapelet d’îles encore plus petites que Donoussa, dont les plus importantes sont d’Ouest en Est, Kinaros et Levitha.
Nous avions plusieurs fois entendu parler de Levitha (où nous irons bien sûr !) mais pas de Kinaros.
Pourtant, une simple mention relevée sur notre guide nous a incité à nous y arrêter !
Kinaros, petit cailloux escarpé
DSCN3800.JPG

L’Ormos Pningo, au Sud de Kinaros se présente comme une longue indentation bordée de hautes falaises. C’est profond pratiquement jusqu’au bout et jusqu’aux falaises, c’est caillouteux devant la plage de galets.
L'entrée dans le mouillage Pningo
DSCN3805.JPG
Coupés du monde à Kinaros
DSCN3806.JPG
C’est un peu étroit, mais comme nous sommes seuls et que la météo est particulièrement calme, il nous est facile de poser l’ancre en plein milieu sur une portion de sable où elle croche tout de suite.

Nous découvrons une maison habitée, nichée là ! Il faut vraiment aimer la solitude ! Mais quelle splendeur sauvage ! Ici, pas de route !

Tout à l’heure, nous sortirons du «fjord» en annexe pour pouvoir téléphoner car entre les hautes falaises...pas de réseau !

Et demain nous irons à Levitha !