Lundi 8 mai 2017

A 7h30, soulagés par les résultats des élections présidentielles avec l’élimination des frontistes sur un score convenable, nous levons l’ancre à Xero et pointons l’étrave vers Karistos, le port confortable de la grande baie Sud de l’île d’Eubée (Evia).

Deux heures après nous sommes amarrés au quai, parés pour achever l’entretien du moteur et faire un bon avitaillement avant de cingler vers le Sud.



La journée passe à toute vitesse...faire la vidange, changer tous les filtres du moteur, filtre à huile, filtre à gazole, pré-filtre à gazole, nettoyer le filtre à eau, puis nettoyer la cale et jeter les résidus polluants, faire le réapprovisionnement des produits de base, lourds à transporter, les packs d’eau et autre canettes et bouteilles de boissons désaltérantes et réconfortantes pour pouvoir faire face à nos rituels : l’Ouzo très frais et très allongé à la mi-journée, de temps en temps une petite Mythos (une bière grecque, légère) en fin d’après-midi, avec, à chaque dégustation, une pensée pour ma sœur Christine et pour mes deux petits-fils Mathis et Elouan.

Nous avons même trouvé un plat inox adapté à notre nouveau four et une douchette pour remplacer celle du cokpit.

Les courses de frais sont prévues le lendemain matin, juste avant le départ.

A nouveau nous nous couchons épuisés...mais contents !

Du mardi 9 au vendredi 12 mai 2017

Le mardi, nous faisons le plein de beaux légumes, d’olives, de pain frais et de gressins aux épinards, et achetons un quart avant d’agneau de lait. Nous pouvons tenir trois jours...

A 9h45, nous nous éloignons du quai de Karistos et mettons le cap sur l’île de Kithnos.

Nous naviguons d’abord au moteur puis au près serré, puis au bon plein.

Je suis fatiguée et j’ai froid, mais le capitaine veille sur moi et s’occupe de tout.

Il lui faut retrouver les bonnes habitudes, jongler avec les humeurs du vent, accélération dans les chenaux, changement de direction en fonction des reliefs mais également être attentif aux cargos très nombreux qui sillonnent la mer Égée...l’A.I.S. aide bien.

A16h45, le mouillage est terminé à Kithnos, dans la baie d’Ay Stefanos. Nous sommes seuls, à nouveau. Le mois de mai est merveilleux pour les amoureux du calme et des paysages solitaires !
Le village et la baie de Stefanos
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Le lendemain matin nous nous déplaçons d’un mile pour mouiller dans l’anse de Ioannis dont je vous ai déjà moultes fois parlé et nous choisissons de jeter l’ancre, non pas devant la plage principale, mais dans l’échancrure plus petite à droite...personne !



Première chasse pour le capitaine, première baignade pour moi. L’eau est encore un peu fraîche, tonifiante, belle et transparente je n’y reste pas très longtemps mais j’apprécie. Et puis, nous allons manger notre premier poisson de la saison, c’est un beau sar, forcément délicieux !

A terre, les murettes de Kythnos, les vestiges d’un puits, une aire de battage en parfait état des touffes de thym sauvage...
L'aire de battage à quelques mètres de la mer, la petite anse de Ioannis
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La nuit sera très calme : l’équipage récupère !

Jeudi après-midi, direction Loutra, histoire de rencontrer quelques êtres humains. Toujours à Kythnos, c’est un petit port très accueillant dans le Nord Ouest de l’île.
Lorsque nous arrivons, le quai est vide, en début de soirée le port affichera complet. Nous aimons beaucoup l’ambiance, ici, le maître de port est jeune, serviable et compétent, les tarifs très compétitifs (7 euros la nuit pour notre 12 mètres) et on y trouve aussi un service de laverie (très utile après 15 jours de voyage).

Seul petit bémol, les bars à musique ! Le port devient bruyant la nuit !

Loutra, en grec signifie station thermale. Les sources chaudes et sulfureuses sont ici connues depuis l’antiquité, les canalisations de pierres sont toujours en état de fonctionnement et pour une petite cure à ciel ouvert il suffit de se rendre au coin de la plage, deux minutes de marche à pied depuis le bateau et on s’installe dans un bassin de pierres dans de l’eau à 50°. Pour les plus courageux, il est très facile de passer du très chaud de la source au très frais de la mer...

Le vendredi 12 au matin, aujourd’hui donc, nous avons le bassin juste pour nous deux, nous trempons une bonne heure !

Après ce moment de pure détente, retour au bateau où, après un peu de bricolage et quelques courses, le capitaine décide d’aller passer la nuit au mouillage, loin du bruit. Nous quittons le quai un peu plus vite que prévu car une rafale de vent de face nous rapproche un peu trop du quai, alors moteur, guindeau, et nous voilà dehors.

En deux ou trois minutes nous nous rendons dans la crique au Sud de Loutra, appelée Port Irène.

Nous sommes seuls au milieu de ce bel endroit bordé de deux falaises, au fond la plage avec deux maisons de pêcheurs et une petite chapelle, à droite un petit quai pour les barques de pêche et les petits bateaux, au bout du quai un restaurant chic avec vivier de homards, langoustes et cigales.
Port Irène depuis la colline
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La plage de Port Irène
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Nous y dormirons ce soir et demain matin nous mettrons le cap sur le nord de l’île de Paros.

Si la météo tient ses promesses, nous devrions pouvoir naviguer au bon plein ou au largue : artimon, génois et vogue la galère !