Vendredi 25 février 2011

10h30 : nous quittons le ponton Amel, délestés de plusieurs centaines d’euros…mais heureux de retrouver la liberté de mouvements, les espaces…

Les alizés soufflent forts, 25 nœuds de Nord Est mais vent arrière jusqu’aux Saintes, avec une carène propre, c’est un régal ! Le bateau glisse tout seul. Heureusement car après trois semaines complètes de port, l’équipage manque un peu d’entraînement.

Il fait grand soleil et nous pouvons admirer Basse-Terre et la Soufrière qui se découpent au loin sans être masquées par les nuages. C’est la première fois que cela arrive en 22 jours !

Basse Terre et la Soufrière

basse terre et Soufrière

14h30 : nous mouillons aux Saintes le long de la petite plage de l’Ilet à Cabrit : en territoire connu donc ! Nous retrouvons les pélicans.

retour à l'ilet à cabrit pélican

De nombreux bateaux sont là, très à l’abri des vagues, ils ont presque tous frappé une longue aussière à terre. Nous faisons comme eux. Comme le vent est assez fort et plutôt tourbillonnant nous portons une deuxième ancre légère loin devant. Le mouillage tiendra sans problème trois jours et trois nuits.

Samedi 26 février 2011

Nous décidons de rester un peu à l’Ilet à Cabrit : l’équipage doit être fatigué sans doute après ces semaines de travaux plutôt intenses finalement.

Tout d’un coup, vers 9h, le capitaine a l’impression que nous avons reculé; le sondeur n’indique plus que deux petits mètres sous la quille, là où nous en avions quatre, hier, et là où il y avait du sable, le fond est noir. Nous décidons de rallonger l’aussière et d’en ajouter une seconde. C’est en me mettant à l’eau pour porter la seconde aussière à terre que je découvre émerveillée que nous sommes au milieu d’un banc compact de petits poissons tellement tassés qu’ils ont trompé à la fois le sondeur et les yeux du capitaine. Ce sont des pisquettes, non local des anchois, accompagnés de très beaux gros poissons prêts à les dévorer. A ce stade je ne connais pas leur nom.

Nous comprenons aussi pourquoi les pélicans n’arrêtaient de plonger à ras du bateau : un pareil garde-manger ça ne se laisse pas passer !

L’après-midi nous connaissons un épisode désagréable : notre annexe, avec son moteur (sinon ce ne serait pas assez piquant !) se retourne sans crier gare ! Elle s’est sans doute fait faire un croche-patte par une des aussières ! Jean-Claude fait ce qu’il faut pour que le moteur reparte : rinçage à l’eau douce, essuyage des bougies…et le moteur veut bien repartir ! Du coup nous amarrons notre dinghy avant-arrière le long du bateau.

Le deuxième épisode de l’après-midi est, lui, très agréable : Jean-Claude va faire un tour de chasse sous le banc de pisquettes et remonte en quelques minutes avec une magnifique carangue franche à liseré bleu. Nous savons que celles-ci sont très bonnes ! Confirmation au repas du soir !

Avant de quitter la zone technique Jean-Claude a profité des connaissances halieutiques d’un plongeur professionnel, ancien pêcheur, très sympathique, dont le radeau de travail jouxtait le ponton Amel. Il nous a donné de très précieuses indications sur les espèces exemptes de ciguatera (non toxiques donc) sur la qualité gustative ainsi que la préparation culinaire appropriée de chaque poisson. Toutes ces informations ont été soigneusement notées sur notre petit guide des poissons des Antilles. Nous lui devons un grand merci.

Dimanche 27 février 2011

Les alizés sont toujours présents et puissants ( 25- 30 !)

Après le petit déjeuner le capitaine se rend en annexe au Bourg, histoire de faire tourner le moteur longtemps et de ramener du pain et peut-être quelques tomates.

A son retour, nouvelle plongée sous le banc de pisquettes. Il remonte un thazard, poisson très réputé. Il a fait un bel agachon, laissé passer les carangues et fléché le thazard. C’est un thazard maquereau dit encore thazard à pisquettes, on comprend bien pourquoi. C’est un poisson plus que délicieux « trop bon pour le faire cuire » nous avait dit le plongeur. Sa chair, presque translucide, est si délicate qu’il est cuit dans le citron en quelques minutes ; plus longtemps ce serait dommage. Le soir on essaiera la recette du plongeur : «découper en lamelles, quelques gouttes de vinaigre et une cuillère à café d’huile de sésame, servir tout de suite » en remplaçant le sésame que nous n’avons pas, par l’huile d’olive Alziari. C’est sans doute le meilleur plat de poisson que nous n’ayons jamais mangé…

Avant le déjeuner nous partons nous promener à pied sur l’Ilet. Nous remontons une ancienne piste jusqu’aux constructions en ruine, militaires bien sûr, qui couronnent encore le sommet. De là haut la vue est splendide sur 360°.

Les Saintes depuis le sommet de l'Ilet Cabrit

Les Saintes depuis l'ilet cabrit

Les Saintes depuis l'ilet cabrit

Les Saintes depuis l'ilet cabrit

Les Saintes depuis l'ilet cabrit

En revanche il faut faire très attention où l’on met les pieds. En effet il pousse des cactus partout : des raquettes par milliers et quelques belles boules (Roger précisera leur nom en commentaire) toutes en fleurs.

Les cactus de l'Ilet à Cabrit
Les cactus de l'ILet Cabrit

Les cactus de l'ILet Cabrit

Lundi 28 février 2011

L’équipière a passé une mauvaise nuit. Du vent fort, un rien d’anxiété, de l’agitation : ça arrive !

Pourtant, au matin, tout va bien, rien n’a bougé !

Aujourd’hui nous partons pour la côte sous le vent de Basse Terre et visons l’Anse à la Barque. Mais avant…dernière plongée du capitaine sous les pisquettes…Il remonte un thazard encore plus gros que celui de la veille. Il faut dire que sa technique pour faire venir les sérioles en méditerranée fonctionne parfaitement aux Antilles avec les carangues et les thazards. Résultat, la cuisine de bord promet d’être raffinée pendant plusieurs jours !

Le thazard

Le thazard

11h15 : départ des Saintes. Nous naviguons à la voile sous foc et artimon par un fort vent de travers. Nous avançons bien, à plus de 6 nœuds. Le bateau est à l’aise dans le clapot court.

La pointe et le phare de Vieux Fort

Pointe de Vieux Fort

Huit miles plus loin, passé la pointe et le phare de Vieux Fort, nous sommes à l’abri tant des vagues que du vent. Du coup nous reprenons nos habitudes de vie en mer : Jean-Claude cuisine et la petite table du cockpit reprend du service en navigation.
A l'entrée de l'Anse à la Barque

arrivée Anse à la Barque 14h30 : mouillage dans l’Anse à la Barque. Très célèbre, bien signalée par deux phares, il est très facile d’y pénétrer, même de nuit (tous les guides le précisent). Le vent est tombé, il y fait très chaud : ambiance tropicale donc !

L'Anse à la Barque

Anse à la Barque

Je fais une jolie ballade à la palme jusque sous le phare et commence à pouvoir nommer un grand nombre des poissons multicolores que je rencontre.

Le soir, nouveau repas somptueux : thazard au beurre !

La nuit est particulièrement calme : je dors comme un loir !

Mardi 1er mars 2011

Matinée farniente : ballade à la palme à deux, bronzage dans le cockpit, superbe repas (thazard cru au citron, salade composée, mangue).

13h20 : nous levons l’ancre, direction l’anse Deshaies. Nous avions dans l’idée de naviguer au moteur par absence de vent et de profiter du paysage en passant devant Les Trois Tortues, Bouillante, la plage Malendure et l’Ilet Goyave.

Nous avons bien respecté le programme mais avec du vent de face !

Je croyais, on m’avait dit, j’avais lu, que les alizés soufflaient réguliers à 10-15 nœuds avec de rares accélérations…cette année ils soufflent réguliers à 20-30 ! Cela fait une vraie différence quand on doit les aborder aux allures de près.

16h : nous mouillons dans l’Anse Deshaies. Elle est très belle, bien abritée et pleine à craquer de bateaux de toute taille et nationalité qui attendent peut-être une météo un peu plus clémente pour remonter vers le nord ! C’est ce que nous ferons puisque nous voulons visiter Antigua, à 40 miles au Nord de Deshaies.

Deshaies

Deshaies