Lundi 25 octobre

12h30 : passage de la jetée d’Almérimar pour notre dernière étape méditerranéenne, Gibraltar et son rocher mythique, la porte de l’Europe, les colonnes d’Hercule ….and so on !

Nous partons par vent quasi nul, face à une houle de sud ouest déjà formée. Nous nous disons, assez bêtement, qu’elle va s’atténuer. Pas du tout, c’est au contraire un vent de face qui se lève, entretenant un clapot court, inconfortable et fatiguant…on se fait vraiment secouer. Cela ne nous empêche pas d’admirer au passage, la Sierra Nevada qui arbore quelques plaques de neiges sur le Pico de Mulhacen et de nous régaler au spectacle des dauphins. Ils sont extrêmement nombreux dans ces parages et vont nous accompagner jusque dans la baie de Gibraltar.

spectacle magique toujours renouvelé : les dauphins
dauphins golfe de malaga







Dans la nuit le vent et les vagues se calment et nous pouvons assurer la vigilance « cargo » dans un confort retrouvé. Bien sûr nous naviguons en dehors du rail mais c’est justement là que se reposent, tels des hippopotames endormis dans le fleuve, les cargos et autres énormes navires en attente…Là encore, vive l’AIS : rassurant, efficace.

Mardi 26 octobre

Au petit matin, la silhouette du Rocher se découpe : sourires, émotions, photos.



Gibraltar arrivée



La baie de Gibraltar est pleine comme un œuf, des cargos partout, à la manoeuvre, au mouillage. Les pilotes entrent et sortent dans un balai ininterrompu. Nous devons trouver notre route dans cette cohue jusqu’au poste à carburant.


La réalité est conforme à l'image de la baie de Gibraltar sur l'écran : chaque triangle correspond à un navire, le notre est représenté par le bateau rouge

Plein co un oeuf







il faut passer à ras de ces monstres

à de vrai




Par principe nous faisons le plein de gazole détaxé chez les anglais (nous avons même hissé leurs couleurs !). Pour remplir nos 300 litres ça vaut la peine !

Nous nous dirigeons ensuite vers la toute nouvelle marina de La Linea : Alcaidesa. Même constat que dans les précédents ports espagnol : accueil parfait, sourire compris, et prix très raisonnables, 16 euros la nuit (sans le WIFI cette fois). Les installations sont neuves, les pontons quasi vides : vous pouvez faire escale !

Nous sommes amarrés face au Rocher !



au ponton face au Rocher




Nous profitons de l’escale pour faire du tourisme et du shopping…donner des nouvelles et préparer la nouvelle étape.


shopping







J’envoie des messages à tout le monde pour annoncer notre départ le lendemain vers les Canaries…et puis les prévisions météo nous incitent à faire un peu de tourisme sur les côtes marocaines !

Décisions prises entre capitaines, avec le bateau ami : nous partons le lendemain comme prévu mais étape à Rabat-Salé ou Mohammedia en fonction de la vitesse à laquelle nous franchirons le détroit.

Les horaires de marée sont pris. Pleine mer + 3 h…cela nous donne un départ à 9h du matin. Les dieux sont cléments avec nous pour notre premier essai, tout du moins en matière de timing.

Mercredi 27 octobre

9h05 : nous quittons le quai d’accueil après avoir rendu nos cartes.

Le vent est favorable d’Est Nord-Est.

En théorie : il faut faire 1heure au 204 puis 2 heures au 250 pour éviter un trop fort courant contraire. Ensuite le courant s’inverse et devient favorable.

Jean-Claude se met à jouer avec le contre-courant. Il rase de près la côte espagnole : ça nous entraîne à 7 nœuds, dans le contre-courant, jusqu’à Tarifa.

Là, grand voile haute et foc tangonné nous encaissons le courant contraire pendant une vingtaine de minute et puis…il s’inverse et alors le sharki file à 8 nœuds de moyenne. Il faut juste continuer à faire très gaffe aux cargos qui montent et descendent en file indienne !

8 noeuds!

le détroit est passé





14h : ça y est nous naviguons de l’autre côté, dans le grand Océan atlantique!

Cette très belle journée de navigation à la voile nous permet de viser Mohammedia sans problème pour une arrivée prévue le lendemain dans l’après-midi.